SHE OWL [Usa] + HEART OF WOLVES [Fra] + GUILHÖM [Fra] à Béziers, Capharnarhum le 09/10/15

Chouette lieu que cette péniche décorée avec goût, où Van Gogh, sponsorisé par 51, mate les burqas à Nawak-les-Bains.

Et, pour changer un peu de la barbarie habituelle, un peu de folk fin le fion sur de fat fûts trop classe pour ce vendredi soir, veille de signature. Banzaï !

GUILHÖM (guitare chant, mais aussi clarinette) entame avec son batteur un set énergique, foncièrement rock, avec même des influences gnawa ou serions-nous subitement devenus sourd ? Mais les pédaliers compliquent parfois un peu la donne avec leurs câbles vicieux comme autant de crotales électriques (sabotach !) mais pas grave tant qu'éclosent des morceaux rythmés et chantés sur un voix agréable, en anglais comme en français meme si celui-ci surprend tout de même un peu. A revoir dans de meilleures conditons, ce qui ne sera pas difficile. [Note : on soupçonnerait presque le batteur de s'amuser au Territory de SEPULTURA pendant une des nombreuses pauses malheureuses.]

HEART OF WOLVES prend la suite et c'est la voix puissante et habitée de la chanteuse qui marque d'emblée la prestation du trio de folk étrange et lancinant de Montpellier. Driven, un morceau de l'album à venir en 2016 est plus lourd et la voix de sirène, déformée, a un effet impressionnant, un truc new wave et martial franchement cool, ce qui n'empêchera pas ensuite une ambiance carrément plus enjouée pour jouer le chaud et le froid, un truc rigolo comme les CRANBERRIES qui jouerait du DEATH IN JUNE. Le cœur des loups fait circuler du O négatif. Mais le cœur des loups est surtout un vaisseau dans lequel on se sent plutôt bien, dans lequel il est permis de rêver, ouais Céline, par exemple aux fleurs sauvages, l'été, quelque part, mais surtout ailleurs. Higher ? 

Les italiens de Frisco (si, ça existe) SHE OWL sont dans un trip plus solennel et tribal, avec encore une sacrée voix qui jongle cette fois entre aigus célestes et graves profonds, le duo use de toute une foule de petits instruments pour livrer un set quasi chamanique, on arrive à se balader dans un univers mystérieux où le vent naît du battement des ailes d'une chouette, amie d'Hécate, dommage d'interrompre le vol car le trajet retour et le lendemain sont là pour mettre un point final à cette excellente soirée.  

P. S. : peut-être a-t-on suggéré aux biterrois de dénoncer ceux qui vont aux concerts ? Ceci expliquerait pourquoi on est trois pelés et un chevelu ?