On part pour un endroit, on finit à un autre, toute l’histoire de notre vie…
Mais le KJBi étant le premier choix de cœur à cause de TOTÄLICKERS et ABK, pas de regret de ce côté-là, nous fumes grassement servis en denrées sonores, pour ne pas parler des breuvages divers et variés ainsi que leurs quantités qui effraieraient les piliers de bars de carnaval.
ALL BORDERS KILL a quatre dates dans les pattes, Max une voix entre Lemmy et un ourson contrarié, tout est réuni pour déguster un set encore plus taré que les précédents, sans pour autant montrer de signes de stagnation. Les connaisseurs sont d’accord : le groupe progresse sans arrêt et compose comme autant de bourre-pifs des morceaux à la fois techniques et sauvages, le concentré de toutes les musiques extrêmes entre punk et metal avec le doigté nécessaire. Après, c’est vrai qu'il y a de putains de gratteux chez ABK mais la section rythmique déchire particulièrement tout ce soir, sans compter le Max totalement déchaîné qui hurle au milieu du premier rang. On est désormais tellement pressé de s’écouter un nouveau disque de cire noire avec un son bien cru…
Non mais… Sans déconner… « Désolé j'ai plus de voix »… Death-y-dément, l’enrouement est collectif ce soir nan ? Mais pour un semi-aphone, le chanteur des barcelonais de TOTÄLICKERS sort ses tripes sans compter, quitte à souffrir visiblement. Ses compères - dont un utilise heureusement aussi ses cordes vocales - ne lui laissent pas forcément le choix avec un rythme de croisière D-beat des familles et une volonté d’assourdir manifeste au moyen de courts brûlots abrasifs. Une volonté toujours bienvenue. Le crust punk étant depuis des lustres une de nos gourmandises préférées, quelle n’est pas notre déconvenue de voir les musiciens se débiner après un set bien trop court… Les meilleures choses ont une fin mais on en aurait bien repris une paire de louches : quel pied ! Caramba, encore latté !
Les anglais de DOGSFLESH ferment la marche avec un set puisant dans toutes les époques du répertoire dont les origines remontent tout de même à 1982. Il y a tout de même de quoi modérer le « punk hardcore » suggéré sur l'affiche car c'est la plupart du temps de hard rock et de heavy metal, voire de thrash qu’il faut parler à propos du groupe britannique, un temps disciple de l’école THE EXPLOITED / GBH. On pense systématiquement aux premiers le long des vieux tubes (Mad Punx & Psycho Skins, argh !) mais plutôt à SAXON ou AC/DC sur les plus récents, un morceau sonnant carrément Let there be rock. Parfois trop metal pour exciter les foules habituées au punk rock, on peut se demander sans méchanceté aucune si DOGSFLESH a pu conserver une partie de son ancien public après une telle métamorphose qu’on ne pardonna jamais à DISCHARGE ou THE EXPLOITED en leurs temps. Ça ne les empêche pas d'assurer sur scène.
Et au fait, comment livrer un reportage propre comme tout sans mentionner l’hallucination du soir, celle incluant l’enfant qui cherche sa petit voiture passée sous un portail et fuit en même temps la cérémonie de mariage qui a lieu juste à côté pour se retrouver au sein même d’une splendide et suante Cour des Miracles ?
Spéciale Ged-y-casse à Thierry, bien sûr !
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