Spectacles
03
Fév
2014

Quatorzième création de la compagnie Blanca Li qui fête ses vingt ans en 2013,

Robot ! débute par des projections d'images sur des personnages immobiles, un caméléon robotique est dans la place, s'ensuivent des chorégraphies synchronisées sur de l'ambiant cyber-naturelle (où des battements de cœurs sont mêlés à des bruits aquatiques) : huit danseurs sur une sorte de chaîne industrielle puis soudain ces « rouages » s'animent, rappelant le « travail » des cellules et le monde amniotique ? D'ailleurs la musique sonne limite claustrofère comme si elle était entendue de sous l'eau, comme un vinyle sur l'électrophone d'un bateau en train de sombrer...

D'un coup une partie du public est bêtement debout pour mieux voir, on comprendra sûrement la frustration des gens derrière… Mais soudain fait son apparition une étrange machine à bruit, une guimbarde robot ? Et même un roborgue de barbarie tiens, qui rappellerait presque les chants chamaniques d'une civilisation perdue, le décor se révèle aussi au fur et à mesure, instruments chelous et roboy's band marrant, au vu des réactions le robot n'est-il pas à l'instant le chef d'orchestre des rouages humains ?

Ce spectacle est le résultat d'un gros boulot de création étrange et ludique, qui calme les ardeurs des jeunes pignoufs assis pas loin et prompts à être bruyants, ils se font happer aussi bien que les autres dans cet univers atypique. On note également un très bon travail de composition musicale (à l'oreille on pense parfois parfois à de l'industriel joué par des jouets possédés) qui montre dès lors des machines bien moins aliénées que les hommes du coup esclaves de leur rythme, le monde à l'envers non ? 

N'oublions pas d'ailleurs que l'homme aide chaque jour sans méfiance la machine à perfectionner son emprise sur lui-même, seule la poésie et une certaine folie (douce ? vraiment ?) lui  permettront de s'affranchir, quelle belle idée que ce bébé robot qui émeut au moins autant que si c'était un vrai petit d'homme, et sa programmation exceptionnelle évoque un Toy story orchestré par l'onirisme d'un Miyazaki et laisse le public sur son séant avant qu'il ne soit obligé de le diriger vers la sortie, séduit. 

Trop beau !

© GED Ω - 03/02 2014

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

incantation satanic death doom metal cd
red beans blues hard funk béziers reportage
feuillade fandor fantômas juve film muet
black death metal suède cd