PESTILENCE [Nl] Malleus Maleficarum (Hammerheart Recs - 1988 Réédition 2017)

Fallait bien que ça arrive, le thrash lorgne très rapidement vers le death plus extrémiste.

PESTILENCE de Hollande est un bon exemple du mouvement, sauf que la technique déployée par les ceusses, à l’instar d’un DEATH (mais aussi des petits frères NOCTURNUS, ATHEIST et CYNIC), déborde la brutalité pour peu à peu se diriger dans les contrées peut-être plus intéressantes de l’étrangeté. Les innombrables changements de rythme (quel batteur que ce Marco Foddis !) et la complexité des parties à cordes sont à peine croyable et jouissives à la fois, ça part dans tous les sens avec une maestria rarement vue à la sortie d’un premier album.

Ce bourdonnement vénéneux est cependant dominé par la voix râpeuse de Martin van Drunen, disciple - inconscient ou non - de Chuck Shuldiner. Son débit est lui aussi assez effréné, tout comme le tempo général de l’ensemble, plutôt porté sur la rapidité expéditive tandis que des arrangements évoqueraient presque une forme de jazz extrême ou d’un autre monde post-apocalyptique dominé par un électricité aux ordres martiaux, univers que l’on verrait bien mis en image par Druillet, un peu comme celui de VOIVOD dans un autre genre.

Un disque fascinant et prometteur, ici remasterisé et réédité avec, outre un fourreau comme d’habitude tout à fait inutile, un second disque composé des démos totalement thrash entre SLAYER, KREATOR et SEPULTURA, intitulées Dysentery (sur laquelle le guitariste fondateur Patrick Mameli tient aussi le micro) et The Penance (toutes deux sorties en 1987) ainsi que le titre Hatred within qui apparaissait sur la compilation Teutonic Invasion II (1988).

Un bien bel objet instructif et tout à fait indispensable à tout fan de deathrash alambiqué à l’extrême.

Tout comme d’ailleurs Consuming impulse (1989), ressorti avec le même soin la même année chez le même label (que l’on croyait mort).

https://pestilenceofficial.bandcamp.com/album/malleus-maleficarum