Chroniques CD
25
Oct
2020

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

« Oi! et folk révolutionnaire de Montréal », au moins on ne risque pas de se tromper sur la marchandise, le titre Folklore ouvrier complétant parfaitement le concept du groupe.

Le principal est visiblement le message que le groupe détaille dans un fanzine livré avec le disque et dans lequel chaque morceau voit explicités ses influences, ses auteurs, son contexte et son fond politique. On n'est jamais autant ravi que quand on peut lire un maximum sur les motivations de gens qui de plus se déclarent « pas professionnels » mais simplement toujours prêts à prendre les instruments pour aller se battre contre ce qui fait que le monde sera toujours divisé en deux catégories : les riches et les autres. Et ça, le groupe ne peut pas l'encaisser et nous partageons avec lui un maximum de ses convictions, la seule divergence que nous voyons est qu'ici nous ne croyons pas en un avenir meilleur. Mais nous trouvons chouette que des gens soient encore là pour l'inspirer aux autres, peut-être plus jeunes et plus confiants en l'espèce humaine.

Sur ce deuxième disque (la première démo est sortie en juin 2018), le premier morceau porte la signature d'Anne Feeney, artiste folk américaine et militante jusqu'au bout des ongles qui dépeint la triste réalité du travail, de la précarisation générale mais aussi de la pollution et de l'influence néfaste des puissances financières internationales. Les Piqueteuses de la gloire a été composé par Jacques Brunet à l'occasion de la grève de Radio-Mutuel au Québec et féminisé depuis. Partisans est une chanson qui date de la seconde guerre mondiale, elle fut composée par les résistants Anna Marly et Emmanuel d'Astier de la Vigerie et elle sera reprise par tout un tas de groupes, on se rappellera particulièrement des versions de Joan Baez et Leonard Cohen. On doit Union maid à Woody Guthrie tandis que La Complainte des ouvriers est un morceau de MOLODOÏ.

Le fascicule contient aussi un article qui revient sur les connivences entre la police et des groupements fascistes français et un autre au sujet de l'organisation syndicale clandestine Main d’Œuvre Immigrée (d’où est issu le groupe Manouchian). Il se termine sur le préambule à la constitution du syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (1905) dont on veut icu citer une partie : « Aucune paix ne sera possible tant et aussi longtemps que la faim et la misère accableront des millions de travailleuses et travailleurs tandis que la minorité que constitue la classe patronale s'arrogera toutes les bonnes choses de la vie ». Dommage que la routine obligatoire, sous son nom de confinement, ait repris sa place et règne sur le pays de France. Merci au Québec de montrer en tout cas un tel exemple d'enthousiasme, ça fait du bien à entendre !

https://unionthugs.bandcamp.com/album/folklore-ouvrier-2020

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