Chroniques vinyles
17
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Quand on est chiant on est chiant !

Et tout le monde ne peut le supporter (à part peut-être le clavier du groupe Don Airey, par miracle le seul rescapé de la dernière mouture qui explose en 1980).

Ritchie Blackmore revient avec un énième groupe de requins : c'est Joe Lynn Turner (ex-FANDANGO) qui prend le micro et fait ça très bien, en témoigne par exemple le premier morceau I surrender tout simplement génial (Russ Ballard, encore !) quand on aime son hard sensible et ultra mélodique comme SURVIVOR, BOSTON ou FOREIGNER par exemple savent si bien le faire. La section rythmique castagne, on retrouve le vétéran Roger Glover (DEEP PURPLE pardi !) à la basse et le prometteur Bobby Rondinelli à la batterie, écoute-moi donc ce Spotlight Kid très PURPLE sauce néoclassique avec un tempo d'enfer même si on déteste toujours autant les claviers.

Cet épisode de bruyante série hospitalière se décline en huit compositions souvent décriées et pourtant agréables, avec des musiciens pareils il est de toute façon très difficile de ne pas prendre de plaisir à un moment ou à un autre ! Roger Glover se charge une fois de plus de la production (l’enregistrement a par contre été confié à un certain...Fleming Rasmussen). Quand à la pochette, on le devine assez vite, elle a été commise par le collectif Hipgnosis. Sur la pochette intérieure, le matériel des illustrations (plus souvent choisis par un CARCASS qu’un groupe de hard classique) laisse la place aux textes de chaque morceau.

Beaucoup de morceaux ont l'air de vouloir représenter l'envie de taper un coup de poing sur la table, No release par exemple est un très efficace croisement entre mélodie et puissance hard’n’heavy comme on l'aime ici même si on se serait forcément passé des velléités soul / gospel de Monsieur Turner mais bon, faut bien que jeunesse se passe. Magic est par contre une horreur pop de tout à fait insupportable que FOREIGNER même n'aurait peut-être pas osée, une sorte de générique d'une série hospitalière allemande croisée avec celui d’un soap américain tournée sur une plage de Malibu… Après, aller nous fourrer un instrumental juste après n'est peut-être pas la meilleure idée pour réveiller l'auditeur déjà à deux doigts de la momification spontanée.

Can't happen here est enfin le morceau speed qu'on attendait depuis une bonne demi-face, le groupe s’y révèle comme il devrait toujours l'être : fluide et chaud, mais il est évident que les fans des débuts 1 pleurent déjà des larmes de sang à cause des stratégies développées sur cet album, qui sont développées sur absolument tous les albums des grands groupes de la même époque : passer encore et toujours plus sur les radios commerciales que la planète a laissé par malheur naître dans tous ces coins, mais aussi à la télé rock balbutiante. La cavalcade à dos de poney Freedom fighter n'a pas dû convaincre grand monde malgré l'usage de la grosse artilleritchie, le heavy Midtown tunned vision est plus dans nos cordes, et badaboum, l’instrumental Difficult to cure fait danser la gigue à Ludwig van Beethoven, avant que le rideau ne tombe sur cette galette très inégale.

Incurable ouais !

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