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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
[Publié à l’origine dans La Pieuvre du Midi N°70 - director's cut]
Djam de Tony Gatlif : parlons d’exil…
Genre : comédie dramatique
Scénar : Djam, jolie sauvageonne sans culotte, chante et danse le long des clôtures qui ne semblent pas exister pour elle qui rêve de voir un bateau décrépit remis à flot, mais pas de mécano dispo en Grèce. Le vieux moustachu qu’elle appelle son oncle l’envoie à Istanbul chercher une pièce pour réparer : pas sûr que l'idée soit très raisonnable mais pas le choix. Bien sûr, fiesta au programme pour Djam jusqu'à sa rencontre avec une française en pleurs, Avril. Partie pour l'humanitaire mais surtout en carafe, Avril va participer à l’aventure de la bielle recrée. Mais quand est venue l'heure de la séparation, Avril colle aux basques de Djam qui va bien devoir la supporter un peu plus.
Le voyage, la musique et la joie sont au programme de ce Gatlif road-moviesque avec une héroïne très toc-toc mais infiniment libre. Interprétée par une actrice exubérante, charismatique et pas frileuse, Djam évolue dans des paysages fascinants et à l'époque où l’exil, qui ne cesse de tuer aujourd'hui, est montré du doigt par les nantis, la chaleur, la dignité et la beauté de ces personnages sont magnifiques, leur colère et leur désarroi tellement compréhensibles.
Car le récit des péripéties de nos deux voyageuses, rythmé par la musique fascinante et trait d'union entre Occident et Orient, aborde bien sûr le boxon grec, encore un peuple beau et convivial comme leurs fêtes simples et sincères malgré la misère qui ne semble plus intéresser grand monde ; mais bien sûr aussi le drame des migrants. D'autres montagnes de gilets de sauvetage ne manqueront pas de s'amonceler tant que le fric règnera sur les hommes.
« J’ai moi-même pleuré la mer sur laquelle j'ai navigué » a dit un jour une des innombrables victimes de l’exil forcé…
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