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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : thrillhorreur choc
Scénar : Steve veut demander la mignonne instit’ Jenny en mariage, il l'invite au bord d'un lac (plus précisément une carrière inondée semble-t-il). Sur la route, des petits cons passent à deux doigts de les foutre en l'air avec leurs vélos, d'autres leur soufflent la place de parking, une mère claque son monstre pour le faire taire, c’est le bordel dans l'hôtel : ces futurs parents modèles se promettent sûrement de tout faire pour éviter ce genre de comportements à leur éventuelle progéniture… C’est vers un cadre idyllique (bordé de barbelé qu'ils contournent) que fonce leur 4x4. Peu après, des ados viennent planter la zone mais le fiancé, conciliant au début, tente de les impressionner. Ces jeunes livrés à eux-mêmes cherchent malheureusement les embrouilles : s’ils finissent par se barrer, ils sabotent la bagnole et foutent les nerfs à Steve. Le couple retourne ensuite obstinément au lac où la tension va encore monter, avec tout ça, Steve parviendra-t-il à offrir sa bague à Jenny ?
Une anecdote du réalisateur est à l’origine de son premier film : tranquille un jour en train de lire dans la rue, il prend un méchant coup dans le bouquin par une des deux merdeuses qui viennent de passer devant lui… Sous le choc de ce geste agressif, inexplicable et gratuit, il réfléchit tellement à ce qu’il devrait faire que les filles sont déjà loin quand il relève la tête… La question dans sa réflexion, qui a fait naître le projet, est en gros : faut-il réagir ou laisser glisser mais ressentir (en tant qu'homme dans ce cas-là) une forme d’émasculation psychique ? Au hasard, la radio de la voiture parle au début de parents défaillants et d’absentéisme, les faits qui s’ensuivent instaurent une sacrée ambiance uncool avec ces psychopathes junior dont on croise déjà souvent des spécimens dans nos rues : ados super agressifs de la « génération sans parents » (copyright Ged) où l’effet de bande fait que tous se mouillent sans hésiter et se resserrent autour d’un chef, autorité alternative à la normale.
Death-y-dément les lacs et les films d'horreur, c'est une histoire d'amour (Vendredi 13, Lake Placid, ainsi que l’atterrant Lac des morts-vivants, voire en partie Creepshow II !) ! Eden Lake offre à son tour un joli contraste entre paysage bucolique des Midlands et enfer de la violence gratuite. On se passe bien des effets spéciaux dans ce film bien foutu, à l’ancienne (à part peut-être les images filmées au drone ?) qui, grâce à un excellent casting (joli couple formé par Magneto et Mary Watson, cette dernière s’avérant magnifique et terriblement attachante, un peu comme une Uma Thurman dans Kill Bill…), livre le constat glaçant mais réaliste d’une société dont le futur est irrémédiablement sans repères comme le rappelle sans cesse l’actualité la plus navrante. On n’est du coup pas prêt de repartir en camping (beurk !) sans se poser la question qui (peut) tue(r) : doit-on réagir vivement face à des gosses et couper court à la provocation ou se casser, quitte à rester célibataire toute sa putain de vie de con ?
Bonus : interviews (entre cinq et dix minutes chacun) avec James Watkins, Kelly Reilly, Michael Fassbender, Thomas Turgoose et le producteur Christian Colson, bande-annonce en versions originale et française, making-of (3’). Un fourreau cartonné enserre de ses petits bras musclés le boîtier du DVD.
Conseil de lecture : Sauvagerie de J. G. Ballard (Editions Tristram - 2008).
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