Dragon Lord de Jackie Chan (avec Mars, Michael Wai-Man Chan, Shirley Yim, In-shik Hwang, Paul Chang Chung, Kang-Yeh Cheng, Wah Cheung, Fung Feng, Hark-On Fung…) 1982

Genre : Dragon et Cowboy contre les méchants moustachus

Scénar : Dragon et Cowboy participent à un challenge sportif : chaque équipe se précipite sur une sorte de très haute pyramide sur le sommet de laquelle on doit récupérer une sorte de ballon de rugby doré. Tous les coups sont permis quand bien sûr la structure finit par s'écrouler. Mais les deux amis et leurs compères sont acharnés et finissent par gagner. Mais la vie de Dragon n'est pas drôle tous les jours, son père très sévère le contraint à s'entraîner sans cesse alors qu’il ne pense qu'à s'amuser en toute circonstance. Heureusement que son précepteur ne moufte pas trop quand Dragon lui refile son travail à faire… Pour tout compliquer, les deux amis tombent amoureux de la même fille et décide de se faire passer pour des héros, ce qu’ils sont loin d'être malgré leurs mises en scène. Mais une sale affaire à laquelle ils se retrouvent mêlés par un hasard total risque de changer les choses : un des contrebandiers sur le point d'envoyer des objets anciens à un client qui en a fait la commande refuse de participer à cet affront fait au patrimoine de son pays. Alors que les bandits veulent se débarrasser de ce témoin gênant, les deux crétins font tout rater, sans faire exprès bien sûr…

Qu’importe l’histoire (imaginée par Jackie Chan entre autres) en fait, car comme toujours dans ces films made in Hong Kong, le moindre acteur est doté d'une agilité et d'une souplesse à peine croyables, et c’est peu dire que l’acteur-réalisateur-scénariste a un niveau effrayant. Le festival habituel du Jackie Chan baston, pas encore tout à fait aux normes de ce qui suivra, est tout de même à découvrir dans la dernière demi-heure du film mais le sport en Asie étant une vraie religion qui permet à tout un chacun de devenir un véritable super-héros, ce jeu de volants tapés avec les pieds, sorte de foot asiatique qui requiert une sacrée maîtrise, est une petite merveille à admirer, le tout est d’ailleurs filmé avec une certaine grâce rendant hommage à tous les mouvements, cascades, chorégraphie et autres cabrioles de tous ces bonhommes fous furieux quand tout d'un coup le plateau s'agite, et il y a parfois un grand nombre de figurants dessus ! Cependant, les scènes qui n'appartiennent pas vraiment à l'histoire semblent parfois compilées comme pour montrer une catalogue des disciplines locales, elles sont un peu longues, on est poli et on ne dit pas remplissage (oups) mais en tout cas, le récit n'y gagne strictement rien.

Comme souvent, les dialogues traduits en français ne sont pas très futés (pour ne pas dire carrément grossiers), le doublage n'est pas franchement génial non plus, on se laisse même souvent aller à la caricature, consciente ou non, des rôles de crétins qui pullulent dans le genre qui nous intéresse ici. Car on est en pleine comédie burlesque là-dedans, le film d'action n'est pas tout à fait pour demain et les fantaisies des deux zigotos font leur maximum pour être drôles (les rivaux amoureux par exemple qui ne savent plus quoi inventer pour se faire remarquer par la fille, ou encore les techniques de Dragon pour lire ses pompes dissimulées un peu partout dans la maison afin que son père austère ne les repère pas). Si c'est souvent aussi bête que les films de Terence Hill et Bud Spencer (que nous adorons depuis toujours, veuillez noter greffier !!), c'est aussi le plus souvent drôle, qui vraiment peut résister à ces gags bébêtes tout droit sortis des cartoons ? Où à ce surjeu grimaçant caractéristique de la comédie asiatique ? On aura peut-être l'impression d'avoir perdu un petit morceau de cerveau pendant ce moment de cinéma populaire, on n'en pense pas moins qu'on a été diverti, c'est tout ce qu'on lui demande.

Bonus : biographie et filmographie de Jackie Chan