Chroniques BD
05
Sep
2018

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

C’est dans un petit escarpin que dort notre Mausart, Wolfgang de son prénom,

jolie souris issue d'une famille nombreuse dont il est de loin le plus passionné de musique, s’il on excepte sa sœur Marie Anna. Les deux rêvent d’ailleurs de posséder un piano, un piano comme celui qui constitue leur lieu d’habitation. Et pas chez n'importe qui, chez Antonio Salieri, compositeur officiel de la cour royale d'Autriche, qui s'avère être un loup. Un jour où il s’enhardit, Mausart s'en va pianoter bien fort avec ses pattes et la rue tout entière se retrouve instantanément sous le charme de la suite de notes issue de sa petite tête, qu'il n'a pourtant jamais eu l'occasion de montrer à un quelconque public avant. Et voilà, puisque cela sort de ses fenêtres, que l’on demande à Salieri de rejouer ce que les souverains de passage ont entendu ! Capturé, Mausart se voit contraint par le loup et son chat bedonnant de jouer sans que personne ne s'aperçoive de rien. Mais c'est sans compter sur la famille Mausart qui décide de faire capoter le plan et sauver le petit d’un traquenard à l’issue forcément terrible…

Au dessin et aux couleurs magnifiques (mais aussi l’idée à la base de l’histoire) choisies par Gradimir Smudja, il faut ajouter un scénario de Thierry Joor qui, pour un album aussi musical, n'hésite pas à jouer le silence par l’ellipse. Le découpage est efficace, la mise en page très séduisante et ces animaux bien plus humains qu'il n'y paraît dans leur façon, comme chez le loup et le chat, de jouer la manipulation afin de ne pas perdre leur statut dans la société qui, on le voit, ne cherche que le rêve pour sortir de sa routine (oh le vilain gros mot que voilà !). La variation autour de l'histoire de Wolfgang Amadeus Mozart est chouette, nimbée pour le coup de fantastique mais aussi d’humour.

Death-y-dément, le pauvre Salieri n'a pas fini d’endosser le rôle du très-vilain-méchant-pas-beau mais que voulez-vous, il en faut un dans chaque histoire, sans oublier les satanés « bons sentiments » qui vont avec. On trouvera en fin de volume des crayonnés préparatoires qui rappellent à la fois la bande-dessinée franco-belge dans toute sa splendeur mais surtout celle des pionniers de Walt Disney et compagnie dans leur maîtrise de l'anthropomorphisme, synonyme d'un amour et d’une étude minutieuse des bêtes facilitant le succès pour leur faire exprimer proprement des émotions humaines. Comment ne pas s'extasier ici devant un Art qui mérite définitivement son titre, qu’il soit classé neuvième ou pas ?

33 pages en couleur
ISBN : 9782413002581

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