Chroniques CD
16
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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Va savoir pourquoi, à l'époque des émissions et disques Unplugged, en vogue depuis la toute fin des années 1980 sur MTV,

on a eu la nette impression que l’on avait précipité le rock dans un abîme de niaiserie, et on a encore beaucoup de difficultés à accepter le fait que l'électricité du riff soit ainsi - du moins en partie ici - mise de côté ne serait-ce qu'un instant.

Pourtant, il faut bien admettre que l'exercice est une jolie prise de risque pour un groupe comme NIRVANA, réputé pour déployer une puissance incroyable quand les concerts se déroulaient dans de bonnes conditions. Passer à l'acoustique n'avait pas dû être si simple après un dernier album 1 dont certains morceaux témoignaient d'une extrême violence évidemment bienvenue chez les barbares de notre espèce, qui n'entendaient chez NIRVANA que les morceaux primitifs et hurleurs qui nous l'avaient fait aimer au départ avec "Bleach" puis Nevermind. N’empêche que le côté écorché vif du chanteur mais aussi le métronome parfait de la section rythmique fait de cet enregistrement un moment appréciable même si personnellement il est loin d'être notre album préféré. On attendait un autre live qui cependant ne tardera pas à débouler dans les bacs, sous le titre From The Muddy Banks Of The Wishkah (1996).

Enregistré le 18 novembre 1993, le disque sort dans sa version intégrale en 1994, six mois après la mort de Kurt Cobain. Contrairement aux autres artistes passés dans l'émission, le groupe choisit de jouer le concert en une seule prise, ce qui montre un sacré courage et occasionne des moments émouvants où le défunt fait des merveilles sur de jolis morceaux comme About a girl, Jesus doesn’t want me for a sunbeam (reprise des VASELINES pour laquelle Krist Novoselic empoigne un accordéon), The Man Who Sold the World de David Bowie et Where Did You Sleep Last Night de LEADBELLY. La sélection des titres a été effectuée avec soin et les adaptations acoustiques valent parfois le détour, particulièrement quand des ajouts instrumentaux sont là pour livrer des versions totalement inédites. Le violoncelle de Lori Goldston fait de régulières apparitions et au passage, le line-up est assez spécial puisqu’outre les quatre membres du groupe (Pat Smear des GERMS est là en renfort), les frangins Curt et Cris Kirkwood des MEAT PUPPETS accompagnent leurs généreux hôtes sur des morceaux de leur propre groupe injustement méconnu (Plateau, Oh Me et Lake of Fire).

Pas essentiel mais plutôt reposant.

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