Documentaire
12
Nov
2009

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l’origine dans Le Tafeur N°46]

 

On a tous lu des zillions de bouquins sur la vague anglaise, sur la première vague américaine (en gros des STOOGES aux RAMONES), mais qu'en est-il de la suite qui concerne l'explosion du punk dit hardcore à la fin des Seventies ?! Véritable cadeau de Lucifer, celui qui amène la lumière, ce pavé incroyable sorti chez Rytrut méritait une chronique vu que je suppose que nous sommes seulement une poignée à l'avoir dévoré et c'est dans l'absolu un scandale atterrant. En effet, Going underground est LE brûlot punk à lire pour ceux qui ne se contentent pas du net et de ses affreuses encyclopédies faites par des idiots pour des idiots je-m'en-foutistes. Comme le dit l'auteur, l'underground [Punk ou pas] n'a pas toujours été un marchepied vers le contrat avec une quelconque major mais bien un monde à part, un mode de vie adopté par des passionnés sauvagement indépendants. Chaque ville aux States a sa propre scène sans presque rien savoir de celle des autres ; c'est à ce moment que radios, zines et courriers font circuler informations et flyers (une des plus belles inventions possibles si je peux me faire maître, particulièrement mise en valeur dans ce bouquin avec des tas de tracts scannés). L'esprit Do It Yourself règne partout et chacun apporte sa pierre à l'édifice, d'où cette totale et habituelle injustice de ne limiter les grandes scènes qu'à celle des grandes villes comme New York, Washington ou Los Angeles. Il y a tellement d'autres foyers de résistance à la norme à découvrir ! Extraits de carnets de souvenirs de musiciens ou de fans évoquant GERMSDICKIES et autres MISFITS, entrefilets de fanzines sur MDC ou DRIBLACK FLAGCIRCLE JERKSTSOLFEARMINOR THREATHÜSKER DÜVANDALSBAD BRAINS, le SOA de Rollins et des tonnes d'autres... Mais aussi des centaines de photos géniales et tout-à-fait représentatives de la folie scénique du genre et de sa communion volcanique avec le public. Un récit autobiographique se mêle également à la Grande histoire, du point de vue du fan avec une incessante pointe d'ironie jouissive. Bastons, rumeurs, pannes de van, conflits de générations entre musiciens, guéguerres d'égos, skinheads et straight-edge, rappels des risques et astuces des mineurs pour rentrer aux concerts et assouvir leur passion dévorante, place des homosexuels dans la scène, en particulier celle d'Austin (DICKSBIG BOYS...) dont l'évocation constitue un des meilleurs passages du livre, tout y est ou presque pour un immense plaisir de lecture, ce volume est essentiel, tenez-vous le pour dit !

 

384 pages avec huit tonnes d'illustrations en N&B, 21€

ISBN: 9782952008334

 

© GED Ω - 12/11 2012

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