Chroniques DVD
27
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : réquisitoire en images

Scénar : France, 1916 : deux ans de guerre de tranchée ont coûté d’innombrables vies mais les généraux ne semblent pas très intéressés par ce bilan : la côte 110 doit être prise et une étoile supplémentaire que l’on gigote devant le nez d'un général sans scrupules suffit à le motiver à prendre la décision absurde d'accepter la mission. Mission qu’il vient naturellement refiler à un subalterne certes valeureux, le colonel Dax, ancien avocat de haut niveau que la tuerie entrevue révolte mais qui accepte d’obéir à ces ordres ineptes, pour ne pas dire suicidaires. L’assaut est heavy-demment un fiasco (au point que le général veut faire bombarder une des positions françaises !) mais la défaite est imputée à la lâcheté des soldats. Un conseil de guerre va condamner pour l'exemple trois soldats choisis dans la troupe, mais pas au hasard. L’un d’entre eux en sait long sur un sous-officier meurtrier, l’occasion était trop belle pour le dernier de se débarrasser du premier. Mais c’est sans compter sans Dax qui décide de conseiller les condamnés lors de ce procès pourtant joué d'avance…

Boum, c’est l’éclosion après trois films presque mémorables 1, Stanley Kubrick tape un vrai grand coup avec ce légendaire pamphlet anti-guerre, fustigeant la brutalité et le carriérisme aveugle de la hiérarchie avec une Marseillaise sinistre et martiale à souhait pour générique. Adapté du roman du même titre du vétéran de la guerre canadien Humphrey Cobb et filmé à Munich, Les Sentiers de la gloire réunit tout ce qu’il faut pour faire d'un film historique une secousse sismique à la fois : une reconstitution convaincante de cet enfer, des interprètes formidables et une bande originale lugubre et donc conforme au climat de la guerre.

On considère ici Les Sentiers de la gloire comme un grand et beau film, c’est probablement le premier grand chef-d'œuvre de Stanley Kubrick, même si court (moins d'une heure trente à peine…), un brûlot dont le souvenir ne s'éteint jamais, et on le doit à une réalisation mortelle (la scène de l’assaut est particulièrement impressionnante) et à un Kirk Douglas juste impérial en soldat digne et proche de ses hommes, que cela soit au cœur de la bataille ou même après, quand l’ennemi porte alors le même uniforme que lui. Pour la peine, le film restera longtemps interdit de diffusion en France, la marque des Grands.

1 voir Fear and desireLe Baiser du tueur et L'Ultime razzia.

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