Documentaire
17
Jui
2018

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

On ne va pas commencer à se la jouer pilier de la scène là depuis des lustres, on en voit suffisamment sur les réseaux qui se la racontent,

ici à Nawakulture nous n'avons connu les échanges de courriers avec des dizaines de pays différents qu'à la fin des années 1990 et pourtant nous avons pleinement vécu cette époque où s’échangeaient encore sans trop d'arnaques (ce qui allait changer dans les années 2000 ou alors c'est une impression) des cassettes contre des zines ou des vinyles, des flyers qui circulaient avec des tampons multicolores de tous les pays et des timbres (lubie d’enfance) aux caractères étranges et aux motifs bigarrés), sans parler de la délicieuse boule au ventre en insérant plusieurs fois par jour la clé dans la boîte afin de savoir si quelque chose était arrivé (manie toujours d’actualité plus de vingt ans plus tard…) !

Là, avec ce livre (cette fois accueillant en plus d’Andreas Hertkorn un deuxième contributeur en la personne de Dima Andreyuk de Tough Riffs zine) faisant suite au bien cool Seven Metal Inches, on remonte encore un peu plus loin dans le temps, quand les groupes qui n'avaient qu'un peu de sous pour imprimer une carte de visite professionnelle passaient par la case du dix-sept centimètres, le fameux EP qui a donné l'occasion à toute une génération de découvrir en courtes sessions des groupes absolument fabuleux. Et d’autres beaucoup moins d’ailleurs, auquel le format accordait par trop d'importance (reconnaissons-le, le 7-pouces est une merveille, peut-être pas autant que le 10-pouces, mais tout de même) mais les goûts et les couleurs blablabla. Merci à tous ces labels débutants (beaucoup de français à noter bien sûr) et à ces studios d’antan malgré le rudimentaire régnant.

Notre jolie collection peut s'enorgueillir de pas mal des disques présents dans ce livre superbe où témoignent les acteurs d'un bouillonnement qui n'a fait que faiblir depuis au détriment de la qualité incroyable que chacun des groupes de par le monde essayait de témoigner envers les autres ; il n'était pas vraiment possible de plagier un groupe en deux jours comme aujourd'hui avec Internet, les échanges de cassettes par courrier prenaient pas mal de temps, chacun a donc dû construire son propre style avec souvent les mêmes influences, presque tous ne sont pas moins parvenus à se forger une identité propre que la cire noire transcendait à tous les coups, particulièrement quand les couvertures étaient soignées par des artistes aussi divers et variés que Christophe Moyen, Mark Riddick, Stevo, Artgore, Ed Repka et tous les autres.

Les auteurs ont choisi une présentation qu'on aime bien utiliser aussi dans nos modestes publications : tour de page noir, typographie du genre vieille machine à écrire, bardage de flyers d'époque et bien sûr de nombre de pochettes de nos inestimables objets du culte quand elles n'étaient pas tout simplement découpées dans des magazines de cinéma fantastique ou d'horreur et trafiquées, tout comme les fonds de page de ce très beau livre en papier glacé aux reflets bizarrement métalliques. Tout ceci est bien chouette même si on aurait bien vu une police de caractère un peu plus petite, quand on est un goinfre on a toujours plus faim et on a toujours préféré les mots aux images, mais tous les gens contactés en plus auraient-ils vraiment eu envie de revenir sur ce passé vinylique parfois gâché par un rip-off des familles ?

Très chouette document à découvrir au plus vite pour les fans du genre en tout cas !

267 pages illustrées en noir et blanc, 22,90 €

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