Chroniques romans
22
Nov
2013

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l'origine dans Dead Fucking Church M'Aaagh N° X]

[Chaque bouquin de la bibliothèque a une histoire. Souvent aussi importante que celle qui constitue le livre lui-même en fait. Celui-ci apparaît sur la route quand, à la recherche de nourriture écrite pour un long voyage retour en train, un certain jour de Samhain, je me penchai désespéré au-dessus des immondices que l'on jette aux cochons comme de la confiture, dépité par le fait que le rayon scandinave ne comportât rien que je n'aie déjà lu, jusqu'à ce que le cousin Thomas prononce le fameux et doux à l'oreille: « Tiens ça peut t'intéresser ça ! ». Comme cet homme eut raison ce jour-là, car même si le texte ne tient pas les promesses de son titre totalement affriolant, il est exceptionnel, je dirais même, en Swenglish dans le texte, qu'il est Good for you !! Spéciale Ged-y-casse !!]

Torsadées habilement, voici les histoires de « Ole », un ancien (vraiment ?) punk est-allemand et tenancier du bar Helsinki de nos jours, et de « Nancy », punkette tchèque de dix-sept balais qui en 1987 écrit son journal intime et le remplit de ses joies, de ses peines et de ses colères noires, mais aussi de sa peur des suites de la catastrophe de Tchernobyl qui vient de déverser son poison pas loin de l'Europe de l'Est toujours communiste à l'époque. 

Au Helsinki, c'est un peu l'anarchie, Frank, le pote inamovible de Ole, et son compagnon dans le groupe Automat, le résume assez bien : « ça me plaît beaucoup ça. C'est interdit de fumer partout mais ici on s'en fout. Qu'il y ait des poussettes ou pas ! ».

Les multiples allusions à l'urbanisme sauvage font cependant de l'ombre à cet îlot de liberté, des pavés au bitume, du bitume au béton, du béton au pavé, la chanson est la même: « Ils écoutaient les bulldozers saisir la ville fermement dans leurs pinces, le cœur de la République comme on disait, et la broyer entre les mâchoires d'une presse puissante d'où elle ressortait sous la forme d'une bouillie grise homogène […] ». Que va donc devenir une ville que les entrepreneurs / promoteurs creusent comme un fruit pourri assailli par les vers voraces ? 

Polyphonie perpétuelle et bonne crédibilité quant au ton des deux narrateurs principaux qui donnent l'impression d'avoir été créés par deux personnes différentes, bien joué Jaroslav ! Le ton, sans en devenir lourd ou terne, revêt la couleur grise des murs de l'Est communiste. L'auteur, né en 1972, s'est-il inspiré des souvenirs de sa famille ? En tout cas il s'est documenté abondamment et signe avec cette Fin des punks un roman drôle, ironique, parfois bouleversant.

347 pages, 20€

ISBN: 9782366080025

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

freda géret papas topart drame film
vin blanc cessenon saint-chinian dégustation