Chroniques concerts
21
Juil
2015

On peut dire qu’en ce mois de juillet les climats musicaux se suivent et ne se ressemblent pas,

après JOHNNY HALLYDAY à Carca ou encore LES SHERIFF à ce même Théâtre de la Mer de Sète, voici venir le dieu vivant de la basse Marcus Miller pour un concert bourré à craquer. Par ailleurs, une queue de trois kilomètres dissuade les héliophobes, allons plutôt en attendant squatter les caillasses fouettées par la Méditerranée, regarder cette sublime flaque et se repaître du merveilleux roulis des vagues. On contemplera aussi l'éphèbe nîmois dans ses œuvres nautiques, rejoint qu'il est par sa naïade. Plouf, plouf, observons ce malin bateau en rade face au Théâtre dont la vue, certes inversée, doit quand même valoir son pesant de Petit Navire.

 
Le trio angevin d’Alex Grenier qui ouvre était prévu l’année précédente en ouverture du fabuleux Jeff Beck qui avait annulé au dernier moment, voici venir la deuxième chance ! Guitare, basse et batterie s’enchevêtrent pour un set ultra groovy (c’est la soirée des basses death-y-dément, celle d’Hervé Moquet envoie particulièrement), intimiste et minimaliste malgré un très haut niveau général, les influences courent du blues au funk en passant par le jazz swing, dommage que les (nombreux) passages très, très feutrés donnent l’occasion aux pignoufs de jacasser et du même coup aux puristes de s'agacer car n'entendent plus, les échanges entre intéressés sont toujours drôles. On note que Zen-zen bastonne sec et le marrant Boogalues (?) itou.


Place à Marcus Miller qui joue avec les musiques du monde pour exposer un jazz fusion cool et parfois explosif, toujours virtuose, d’ailleurs comment faire autrement avec une telle armada de killers dans son groupe ?! Même un solo de triangle signé Mino Cinelu (cocoricooo !) est juste une démonstration ! Si l’intégralité de la prestation est une tuerie, certains morceaux ont notre préférence comme le « détournement » groovissime de Papa was a rolling stone des TEMPTATIONS, We were there issu d'un « bof » au Brésil et qui se déroule - évidemment - comme une jam ou encore le grand moment d'émotion avec Gorée qui évoque la visite par Miller de la Maison des Esclaves, symbole de l’enfer et pourtant aussi seuil historique de la naissance de la musique noire du spiritual au rock avec cette extraordinaire faculté à trouver du positif au sein même de l'horreur quand parler ou apprendre était presque un crime. C’est lors de Gorée que Miller quitte sa basse pour s’emparer d’une clarinette basse (et pas un saxophone baryton, Henri le professeur !), le final qui s’ensuivra sera dantesque, tout en crescendo et quand il en aura l'occasion, Miller montrera qu’il est aussi un danseur doué. Mais ce sont ses géniales parties de slap de dingo qui transforme de vieux sarments en danseuses de choc. Hm, « Mino est-ce que tu te souviens du rythme du calypso ? » Tu m'étonnes ! Et c’est après un énième final dingue que Tutu, le morceau composé pour Miles David et encore un monstre de groove, conclut la soirée.

Télex de dernière minute : on signale aux informations que les bassistes présents ce soir au Théâtre de la Mer se sont subitement, et définitivement, mis au tricot.

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