Retour sur le lieu du crime et impasse sur les premiers groupes malgré une véritable envie de les voir (VORKREIST !!),
la logistique requiert des sacrifices, ainsi d’ailleurs que le plaisir de voyager en compagnie de gens de qualité, Alicia, Herr Bardamu et M’sieur Guillou faisant foi.
On arrive juste pour assister aux derniers morceaux avec une base arrière hard rock et un chant death des sanglants (en un seul mot) teutons de DEBAUCHERY qui n’inspirent pas grand chose de plus qu’une mise à l’ombre rapide, l’affreux soleil de plomb est là pour taper un peu trop méchamment sur le citron. ASSASSIN dont c’est le premier concert en France bastonne sec et, malgré une voix un peu trop grave par rapport à celle des disques, prouve comme EXUMER la veille que la German seconde division est à donf et a le tact d’apprendre au passage le vocabulaire essentiel français (trou du cul entre autres), on trouve le temps long quand le groupe s’appesantit un peu beaucoup sur la fin même si bonne réponse générale du public à la clé. On a failli faire l’impasse sur SALEM dont le death metal est au départ un poil léthargique mais la chaleur y est pour beaucoup et d’un coup, allons-y gaiement, finalement pas si désagréable que ça d’autant que le groupe se donne, on aurait tout de même préféré un truc plus thrash pour réveiller la troupe ; en tout cas un groupe qui remercie les techniciens mérite le respect ! ARTILLERY et son speed / thrash avec voix lyrique qui arrache remporte beaucoup de suffrages (sauf chez les grincheux), on croirait parfois entendre Russell Allen de SYMPHONY X voire Dio, très bon set qu’on vous dit !
Grosse surprise avec AHAB, le leviathan doom germain, dont c’est aussi le premier concert en France et qui impose d’emblée une écoute studieuse - voire religieuse - à l’auditoire avec de longues compositions entre transe et onirisme, un univers musical qui illustrerait en effet très bien les œuvres de Melville et Coleridge malgré tous les grésillements (désagréables) à moins d’être subitement devenu sourd. Il manquera par contre un poil de son à CANCER qui délivre pourtant une bonne prestation de death thrashy à l’ancienne. PENTAGRAM se voit loupé en grande partie mais ce qu’il en reste est une démonstration de HEAVY doom puissant qui en remontre tranquillement au BLACK SABBATH falot à Bercy l’année passée (là : BLACK SABBATH [Uk] à Paris, P. O. P. B. le 02/12/13), nom de dieu quel groupe là aussi !! Faut dire qu’avec Agecanonix déguisé en la goule des Contes de la crypte au chant = pas de risque de plantage. Quel que soit l’élixir que l’homme ingurgite, veuillez en adresser une caisse à la Church. Et vite. La sinistre énigme ASCENSION a difficilement sa place dans un festival, on les aurait bien vus ailleurs dans un club, sauf que le groupe impose sa présence et son black metal unique a vite fait de transformer le spectateur en un zélote méchant aaaargh, Satan lui-même est là. Avec un patch JUDAS sur la veste bien sûr.
Comme quoi un rêve de plus de vingt ans peut devenir réalité : SODOM est là ! Agent orange direct, In war and pieces, Outbreak of evil, Surfin’ bird (dont on se fout éperdument bordel !) en intro de The saw is the law, Sodomy and lust etc. Pour une raison X ou Y le show est soudain écourté : le dégoût total surtout quand on est venu presque que pour ça, un long moment d’amertume s’installe et ce n’est pas quatre litres de vin blanc qui calmeront la douleur. ENSLAVED passe du coup un peu à l’as mais quand les vieilleries sortent du grenier c’est plutôt le top. WATAIN sur scène est toujours parfait même si pas mal de vieux morceaux manquaient à l’appel. De la fumée, du feu, et tout ce qu’il faut pour faire comprendre que tout ceci n’est pas qu’un concert. La surprise qui rétablira la bonne humeur sur la route du retour c’est BÖMBERS, le tribute à MOTÖRHEAD de Abbath d’IMMORTAL ! On avait déjà noté une ressemblance de tonalité entre Abbath et Lemmy lors de la sortie du disque d’I, mais nom de dieu que c’est frappant sur scène ! Et l’esprit est là pour une setlist absolument géniale (à part l’insipide Orgasmatron) qui reprend les classiques mais aussi des curiosités moins connues comme le fabuleux The Hammer. On en oublie presque la catastrophique intervention de Herr Angelripper complètement à côté des clous. Boit-on pour oublier ?
Un putain de festival appelé à devenir un classique grâce à un lieu idéal pour un fest (vive la pelouse à l’ombre !) et un équipe invariablement sympa (d’après ce que l’on en a vu côté public), avec des défauts faciles à gommer (degré ZERO de la vie terrestre pour l’affichage alentour, éclairage sur le site à revoir, pas assez de caisses jetons...). Vivement le prochain !!
Et pis l’ogre : t’as raison, le summer a fallen et le fall commence déjà à semer ses germes de destruction : d’une crise terrible dans le RER à la dame enceinte malade qui fait arrêter le train (et louper le car de la Church par la même occasion) pour arriver dans un ville vide d’amis qui laissera l’énergie quitter le tram en plein orage, trente minutes sous le déluge pour enfin choper ce cigare orange estampillé aux couleurs de la région, Dieu existe, Bédarieux est toujours là, les abrutis autour aussi, et peut-être même que ça rassure de retrouver ce cadre sculpté dans le bruit, la vulgarité et la débilité, home sweet home, il est temps de s’enrouler dans le linceul, adieu Berthe.
Spéciale Ged-y-casse à la Ged-set : Da Guillou Bros (merci encore et toujours), Ferdinand B., la oï anglaise et le néofolk, Inès, Luisa et Grand Seb, Tonio of Baal, David VKT, Vincent (et sa douce), mais aussi les sudistes Hélène, Alicia, Bzk, Anthony, Jas, Vinss et les warriors do Brasil !!
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