
Fall of Summer ?! Tu m’étonnes, mate-moi donc cette grisaille en ce jour de fête du métal de bûcheron.
Ceci dit tant qu’il ne pleut pas, cueillons dès aujourd’hui les roses de la vie, un petit tour en métro, RER, etc. nous conduira bien pas loin d’une église où l’on n’a pas encore écrit, hey ho let’s go et tout le toutim ! Si Paris s’éveille, ce n’est pas le cas de tout le monde après une très courte nuit montreuilloise, l’âge est cruel avec les baroudeurs, vite, un vita malt (pub inside) ou un truc du genre ! A l’arrivée la police municipale fort sympa (et fort jolie pour la demoiselle) renseigne votre non-serviteur qui se demande quelques instants plus tard si certains jeunes métalleux font exprès des photos devant la mairie avec des dossards MUNICIPAL WASTE ?! Chouette balade sur cette avenue bordée de très beaux pavillons, ce boulevard de la Marne démontre par ailleurs un affichage zéro, on ne trouvera une micro-flèche que bien plus loin et avec beaucoup de chance. Après quelques péripéties dues à la méconnaissance du pays, ça y est c’est l’entrée.
Une scène surréaliste pour commencer : un mec arrive, une jolie brune aux yeux d’azur sort d’un songe et dit :
« - j’ai un ticket
- à vendre ?
- non, à donner.
- pour les 2 jours ?!
- pour les 2 jours. »
En voilà un qui devrait penser à se faire un loto !
Bizarre concept que le black metal l’aprèm, c’est un peu dommage car CRUXIFICTION fait son possible, on sent des influences MAYHEM et de la vieille scène. Et aussi la soif. Mais on constate juste après que plus de caisses jetons = bonne idée pour la prochaine fois, la queue interminable dissuade. Des milliards de moustiques sont là en comité d’accueil sur la plage devant la scène Blackwaters, ça promet aussi la tempête de sable en cas de pogo ! On en profite pour regarder un Alex hilare pendant sa balance. Vite, sur l’autre scène la machine de guerre MERCYLESS livre à son habitude une très bonne prestation, enchaînant vieux hits et extraits de son excellent dernier album Unholy Black Splendor aaargh, nom de dieu de groupe !! Et quelle voix d’outre-tombe ! Dommage pour la léthargie générale et la prestation raccourcie, on vous aime les mecs et on vient de loin pour le prouver ! Dur de passer après pour AGRESSOR mais Alex est un guitariste terrible doté d’un charisme de choc, pas de temps mort à noter pendant cette partie de castagne. On est distrait à un moment par l’hilarante image de l’homme ivre mort qui se vautre à demi dans le sable, voulant ramasser son gobelet, fait tomber son portable...dans le sable, son atterrissage personnel dans la pelouse ensuite n’est pas moins burlesque. Pendant ce temps AGRESSOR achève un set efficace et carré qui donne envie de se mettre quelque chose de nouveau dans les oreilles depuis le temps.
18h18 (yeah, Satan inside) : la nouvelle coqueluche helvético-néozélandaise BÖLZER déboule avec un necromantic death doomesque entre incantatoire et boucherie fuzzy dont l’aura est terriblement sulfureuse. Un excellent groupe qui rappelle un PORTAL minimaliste et rampant, menaçant. Le chanteur over-tatoué est envoutant par cette présence géniale, quelle surprise quand on n'a jamais écouté une note du groupe auparavant !! EXUMER, contre toute attente, se révèle puissant et motivé à foutre le feu, la seconde division thrash est à fond et le public conquis par cette résurrection. Pas mal, forcément, de Possessed by fire, le meilleur du groupe, au programme pour ce premier concert en France, visiblement attendu par leurs fans. Et, ok, ça bombarde sec sur la durée. Cool. On en profite pour être rassuré quand à l’asocial que l’on est censé être, ici on ne pisse pas sur les bancs comme certains abrutis que cela amuse visiblement beaucoup. Une machine bien huilée comme ROTTING CHRIST semble d’un coup assez fade après le thrash véloce des germains. Ça joue pourtant méchamment bien mais la fatigue n’aide pas. On a largement préféré le show surpuissant avec MALEVOLENT CREATION il y a un siècle. Mais Societas Satanas de THOU ART LORD est une excellente surprise tout de même, merci.
La horde AURA NOIR inflige direct son black / thrash super tranchant et furax : « We are AURA NOIR the ugliest band in the world, this song is Hell’s faaaayeeeeur !! », ultra bourrin et bruyant, tellement crado que c’en est jouissif, que ce soit avec Apollyon ou Aggressor (sur une chaise à roulettes) au chant d’ailleurs. Les fils pas finis du premier SODOM en pire. Autocitation : « c’est du pousse-à-boire ». Comme prévu BORKNAGAR est chiant à mourir, on en profite pour les mondanités d’usage (lire : boire ). Les choses sérieuses reprennent avec un VENOM déchaîné, et pour un dépucelage, c’est sans douceur que les choses se passent : Black metal, Bloodlust, Antichrist, Resurrection, Welcome to hell, Leave me in Hell, Warhead, In league with Satan et son rythme de jungle infernale, Witching hour sont expédiés comme autant d’orgues de Staline par le tonton chauvelu Cronos et ses deux compères, on l’entend même, mâchant son chewing-gum qu’on n'aimerait pas être, un « you’re louder than Hellfest » qui, même si ce n’est pas forcément vrai, fait plaisir à entendre haha. Tuerie malgré quelques sonorités moisies dont finalement on se fout total.
IMPALED NAZARENE enchaîne direct, mais qu’est-ce donc que ce son aigrelet après le massif VENOM ? Imbuvable ! Et pourtant on les attendait de pied ferme, rien n’y fera, il faudra fuir lâchement vers les débitants de boisson. Plus tard, CARCASS malgré un reformation aux motivations nébuleuses, assure encore le steak : faut dire, voila pas le niveau + l’humour so british et sarcastique de Jeff Walker... On note par exemple un splendide hommage à Season of Mist au sujet du dernier MORBID ANGEL ou encore au Hellfest qui les a sûrement pourtant méchamment rémunérés. Notez, apprentis poètes, les lumières de la ville, évoquant un équaliseur céleste quand elles se reflètent dans l’eau de l’étang bruissant par l’effet d’une microbrise. On trouvera (fatigue ?) le set un peu lassant à cause de nombre de morceaux très longs, surtout que l’on se fiche des derniers comme de notre première scie à os. Pour finir, on a failli voir VAMPIRE mais la route est longue et demain est un autre jour à ne pas louper. A suivre !
PS : Il faudrait voir à ne pas oublier une sacrée équipe de rattrapeurs de slammeurs, ça assure grave et sans frictions apparentes, le tout dans un festival décidément à dimension humaine : ça fait plaisir.
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