
Quel soleil de plomb (et la tronche qui va avec...) pour ce second jour
(jour 1 : Festival Beauregard - Jour 1 à Hérouville Saint-Clair le 05/07/13) ! 14h30 pour un premier concert, ça fait tôt, les pauvres musiciens sont de vrais forçats du death-y-b’Hell, on oserait même, accent mexicain de carnaval au bec, un « il fait trrrop chaud pour trrravailler aye aye aye » ! Néanmoins la quiétude du local presse ne sied point au road-writer, let’s go donc devant la scène pour SHAKE SHAKE GO pour, assez bêtement, le dernier morceau de la setlist, le temps de réflexion n’est pas raccourci par les diverses péripéties des jours précédents, avouons-le. L’indie pop du groupe n’étant pas très saisissante, on attend beaucoup, et avec raison, des locaux de GaBLé. Pendant cette attente, observons ces caennais blancs comme des culs qui jonchent inconsciemment l’herbe indice 0, gare à la très prochaine douleur de la douceur…
Notons qu’une partie de la technique se retrouve entre les mains expertes de l’amigo Cyrille de GUNS OF BRIXTON, on parle de problèmes liés à l’infernale et inhabituelle chaleur, ce qui n’empêche pourtant pas GaBLé de performer un collage quasi dadaïste de folk, pop et hell-ectro, une mixture qui se révèle rapidement passionnante, on maltraite parfois des fûts à coups de flûte (à moins que cela ne soit le contraire ?!) pour en revenir soudain à une plage de pop dépouillée puis paf, cagettes, cloches, pot à lait servent d’instruments… Parfois d’une immense force, parfois léger comme une plume, GaBLé est systématiquement intense, d’autant que le principal chanteur joue chaque morceau comme un acteur avec force bruits et mimiques. On a définitivement affaire à un trio étonnant avec trois voix - dont une de souris - qui délivre un set superbe et modeste malgré l’élégance extrême de leur style.
Chez le très couru ROVER on décèle du Alan Vega et du Ian Curtis, la poésie romantique en sus. Mais le trio à la longue n’est pas forcément passionnant malgré une efficacité sans failles. L’homme tout en noir « claque de chaud» sous la fournaise, son répertoire se révèle bien hivernal pour ce juillet tardif, ceci explique peut-être cela. On aurait vu une inversion logique sur l’affiche pour souffler sur les braises avec le suivant, le flamboyant « cactus sibérien » OXMO PUCCINO. Celui-ci grimpe sur scène accompagné d’une formation « classique » qui évite un vide inhérent au hip-hop mécanisé, avec en particulier une section basse / batterie qui déboite et ose parfois des clins d’œil rock bienvenus (Qui a dit Hey Jude ?). Les ouailles, qui ont sorti en masse leurs (affreux) shorts en jeans achetés il y a sûrement plusieurs années (leur usage annuel est somme toute assez limité d’après des informations émanant de sources sûres), se laissent embarquer par des textes bien foutus bien au-dessus de la moyenne. Le groupe dépasse complètement le cadre du rap, surprend, épate même parfois et se révèle très agréable sur toute la durée, on ne boudera pas le plaisir de Jouir de tout le mal que l’on n’a pas fait...
Suivent les larmoyants MACCABEES que du coup nous squizzerons faute d’énergie suffisante ; le jeune JAKE BUGG est bruyamment invité à se pointer à grands coups de splendides « c’est à babord / tribord qu’on gueule le plus fort...» mais, lui aussi, au moyen d’une pop certes emouvante mais quasi funèbre perpétue la sieste... On pense à un Justin Bieber aux accents parfois redneck quand l’électricité revient dans la gratte. Les LUMINEERS sont eux aussi très attendus, même Oxmo est dans la foule (quelques instants puis est reconnu...), les américains jouent de la musique qui fait du bien, avec chaleur et une telle proximité avec son public qu’ils iront jusqu’à jouer en son sein ! Et du coup n’en finissent pas de terminer. Quel constraste avec le son de brute et les gros décors pour BLOC PARTY un peu perdu sur cette affiche, en tout cas ça castagne sec, klonk, épuisement...!
On fuira plus ou moins BAT FOR LASHES, mené par Natasha Khan et visiblement très attendu pour une pause méritée et c’est le retour de Billy Corgan et ses citrouilles qui tabassent que l’on mange de plein fouet, une prestation que beaucoup craignaient mais qui se révèle au final puissante et rehaussée, on a tort de souvent les oublier, par des technos aux lumières qui assurent grave. On vous passera le détail de la setlist, presque tout l’essentiel passe ainsi que des « nouveautés » que l’on a zappées depuis la semi-disparition du groupe il y a des siècles. Très bon concert avec son énorme et dévotion palpable.
Du coup rien de vraiment transcendant ne se dégagera après ça de la prestation de Miles Kane que l’on ne fait qu’apercevoir. VITALIC et son VTLZR s’adressent à un public fervent, ceux qui ne le sont pas, tel l’auteur de ces lignes, fuient pour pouvoir être vivant pour le troisième et dernier jour le lendemain. On note en partant que de loin la cathédrale sonique Beauregard à vraiment de la gueule ! A suivre !
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