Chroniques concerts
15
Mai
2012

Cet imbécile de Forrest Gump aurait pu le dire correctement s’il n’avait pas été sévèrement ravagé du bulbe :

la vie, c’est comme une putain de boite de chocolats avariés, on a rarement la chance de passer au travers de menus problèmes divers. Mais dans le "rarement", on inclut également des petits miracles comme par exemple un concert des SHAM année érotique initialement prévu à dix euros et des bananes qui se retrouve après un coup de baguette tafique gratos pour les adhérents. Bon ok, si vous pensez que ça a évité aux feignasses de rester cloîtrées chez elles, vous vous basez un petit peu trop sur les vertus du cacao quand même là hein ?! 

 

Les jeunots locaux de DSK ne se font pas prier pour monter sur scène même si on sent une petite appréhension, somme toute assez normale car il semblerait que ce soit un des premiers concerts d’importance pour le groupe à moins que jouer à la Place et devant un public de vétérans soit l’heure de vérité, que sais-je ? Timides et statiques au premier abord, en particulier un chanteur sympathique mais qui ne pâtirait pas d’un peu plus d’énergie, les DSK envoient pourtant une série de bourre-pif entre punk old school à la française et hardcore / oi! rock’n’roll. L’école SHERIFF / MOLARDS n’est parfois pas loin... Le principal semble être de passer du bon temps, ce que fait le groupe et une bonne partie du public, bosser sur le charisme et le jeu de scène permettra de passer rapidement à la division au dessus, c’est ce que l’on souhaite au groupe. 

 

Les furieux poètes de HOLE ADDICTS, déjà vus en première partie de PETER & THE TEST TUBE BABIES (et les excellents FUCK FACTS !!) en 2010, reviennent botter des trains avec leur rocking punk / hxc des familles. Le chanteur, toujours aussi enragé, passera l’intégralité du set à croasser tel un busard hell-ectrifié, mettant souvent le feu à un cortex mis à mal par Picon et Death-y-b’Hell, les deux frères toxiques. Ne se limitant pas au français mais vociférant aussi en espagnol, en anglais et même en occitan, il mène les troupes avec énergie. Et comme derrière les musiciens tricotent plutôt pas mal voire même très bien (quel gratteux !), il est difficile de s’ennuyer une seconde pendant le récital de ces messieurs à qui on conseille de faire péter leur démo rapido ! 

 

Petit traité de géométrie variable : Dave Parsons ayant lâché le groupe pour rejoindre le death-y-dément très instable Jimmy Pursey qui monte, quel culot après des années de guéguerres interposées, son PROPRE SHAM 69, sans déconner hein, le groupe réussit à intégrer dans ses rangs un des guitaristes fondateurs du combo, Neil Harris, pour consolider sa légitimité. Une légitimité qui lui est acquise d’ailleurs, il suffit d’avoir deux neurones, ce qui, reconnaissons-le, n’est pas donné à tout le monde : tu laisses tomber un groupe, il continue sans toi, mais tu perds tout pouvoir sur ce qu’il advient ensuite. Et c’est normal. Et monter un groupe avec le même nom pour gagner de la tune sur un passé sur lequel tu craches en permanence prouve quel vénal personnage se cache derrière d’authentiques icônes. C’est triste. Donc, revenons à nos bubons, ce SHAM 69 là, qui continue bon gré mal gré, est le seul qui ait le droit de porter le nom, point. Le coup de poignard dans le dos de sa reformation, à forte teneur de philanthropie et d’honnêteté underground bien entendu, devrait donner un coup de fouet aux gars d’Hersham mais bizarrement si le concert n’est pas totalement raté, on sent que ça parle beaucoup entre les morceaux et que l’énergie déployée l’année précédente (voir là : SHAM 69 [Uk] + BRASSENS NOT DEAD [Fra] + KROSKA [Fra] à Saint-Jean-de-Védas, Secret Place le 08/03/11) n’est pas forcément là. Ceci dit, la bonne humeur et la pelletée de classiques aidant, la majorité des zigues présents passent un bon moment, c’est ce qui importe pas vrai ?! The kids were united, pourvu qu’ça dure !!

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