Chroniques concerts
10
Fév
2020
speed hardcore punk d-beat angleterre

C'est sous la pluie, heavy-demment de sortie juste parce que / au moment où l'on sort,

que se fait le départ de Béziers avec la Marquer Family (gloire aux guerriers !) direction l'Espagne (long time no see Señorita 1) qui nous accueille avec une splendide quasi-pleine lune, ¡ Benvinguts a Cata-lunya !

Bon, à notre entrée sur le site (un super endroit à côté de la caserne des pompiers locaux sous un énorme chapiteau avec grosses scène et sono, et juste ce qu'il faut de sécurité à l’entrée), il n’y a forcément pas grand monde à dix-huit heures dans un pays où tout commence naturellement très tard, dommage, car LA BANDA DE L´AGONIA pratiquent un thrash punky metalliquesque à l'ancienne avec une bonne dose de bonne humeur, de gros riffs et de grosse caisse. Les mecs ont bossé et le programme présenté tient carrément la route d'après ce que l'on a pu en voir, on écoutera ça de plus près quand on trouvera le nom du groupe en rentrant, comme au moins ceux des trois ou quatre suivants à l’affiche ce soir (note du futur, on espère ne pas s’être planté en le faisant, mais l’intention y était).

Les BAD MONGOS offrent quand vient leur tour un joli pont rock'n'roll entre deux genres à égalité piliers de notre nawakulture d'amour, que ça plaise ou non à qui que ce soit : hard et punk sont ainsi conjugués à l’unisson, un peu comme chez THE HIVES, TURBONEGRO, MOTÖRHEAD, NASHVILLE PUSSY ou AMERICAN DOG sans omettre quelques touches Seventies et même street / oi! pour épicer le tout. Le groupe développe une grande énergie rentre-dans-le-tas avec des enchaînements mucho rapido façon RAMONES très agréables à l'écoute, le fer, carré à fond, est battu tant qu'il est chaud par cette machine à faire se secouer les tronches proprement efficace ne perdant pas de temps en palabres inutiles, youpi ! On note au passage un batteur extraverti qui chante volontiers pour les  « cabrons » à qui il s'adresse souvent.

La mélopée lugubre de l’Homme à l’harmonica d’Il était une fois dans l'Ouest (Morricone / Leone forever !) retentit à l’entrée sur scène de THE CAPACES mais alors qu'on s'attendait aux BLACK CROWES (rapport à la chemise à fleurs ?) c'est plutôt du côté de Wendy O’, MC5 et les STOOGES qu'il faut se tourner, voire même VENOM quand ça cartonne sec. C’est cool de voir une chanteuse de temps en temps, particulièrement dans un registre aussi survolté. Le tempo est en effet parfois super speed, parfois typé motörheadien. On n'hésite pas ici à friser le too much dans l'exposition scénique mais après tout, si les  « woooooouh ! », les poses et les mimiques sont assumées, alors « en avaaaant »  (accent espagnol inclus) comme dirait la chanteuse qui possède un sacré putain de coffre pour hurler si longtemps et si fort sur ce pauvre micro innocent. Et elle parvient à surprendre en sus avec une voix superbe quand elle choisit soudain la mélodie comme Izia sait par exemple si bien le faire chez nous. Chouette groupe de joyeux frappadingues !

Intro grandiloquente encore pour ADRENALIZED, perpétrant pour leur part un punk / hardcore mélodique et speed, avec ou sans roulettes on n'aime pas trop ça même si ça joue extrêmement bien (et vite, donc), les voix sont bien trop aiguës et trop claires pour nos goûts de catastrophe ambulante à tendance masochiste, du coup on prend une petite pause pour appuyer au mur mou un dos totalement détruit avec le temps, bientôt la retraite puisque c'est comme ça. En attendant, il reste encore quatre groupes et les mâchoires se disloquent déjà à force de bâiller. Vieillir = caca. Le batteur du groupe peut aussi chanter malgré un rythme parfois effréné et des partitions parfois très techniques et aux twin guitars diaboliques, rappelant parfois une rencontre entre la Suède et REVOCATION. Très supportable à la longue en fait, on essaiera également de réécouter le groupe une fois rentré.

IMPLORE a droit à un super accueil avec son bulldozer grindcore à la présence scénique mortelle : un frontman et trois musiciens littéralement possédés pour une pénétration cérébrale maximale, imaginez donc un NAPALM DEATH ou un NASUM en beaucoup plus dark et plus chaotique, et vous obtenez une vraie secousse sismique pour qui sait apprécier ce style à part, c’est le total fuego dans la fosse pour qui tient encore debout, certains vous ont tout de même gentiment ramené des images de ces moments, cherche et tu trouveras, on tient là en tout cas le meilleur concert, et de loin, depuis le début de la soirée, les moignons purulents dans le nez. Cette vision d'un chien s'approchant imprudemment et qui décarre direct fait par contre assez mal au cœur, pôv’ toutou, pôv zoreilles blessées pour longtemps… IMPLORE = godz !  

Sincèrement, les extraits de (dis ?)cours et les sirènes qui passent et repassent avant le set de DISCHARGE s’avèrent trèèèès dérangeants pour nos chastes oreilles (c’est d’ailleurs cette loooooooooongue attente qui condamnera le reste de l'affiche et nous fera partir juste après), pourquoi cette merde et tout ce temps perdu ? Tout sûrement pour que le public soit à bonne température : à ébullition ! Bien que ce « nouveau » chanteur assure aux côtés d'un line up incomplet (où est donc passé Rainy ?), la gifle est terrible et la setlist n’épargne personne avec une sélection de pilonnages qui resteront dans les annalese depuis le temps que nous n’avions pas croisé les britanniques. On croit pouvoir noter un morceau dédié à Lemmy et une reprise des RUTS ? En tout cas, on souhaite voir le groupe revenir dans nos contrées dès que c’est possible !

Avant d’arrêter de d-beater des conneries, petit bilan global :

- super son pendant la majeure partie de la soirée, et jolies lumières itou !
- il règne dans ce festival un très bon esprit pour les petits groupes qui sont visiblement autant choyés que les grands bien que les changements de plateau en soient malheureusement allongés.
- si la sécu à l’entrée est du genre stoïque, celle de l’avant-scène abuse toutefois un peu avec les pogoteurs / gigoteurs (il ne faut pas toucher la barrière ?! Decontrol qu'on vous dit ! )
- on ressent la vague impression au début (la faute à notre légendaire ponctualité ?) que plus de français que d’espagnols ont fait le déplacement
- on se savait pas / on avait oublié (?) qu’ici on fumait encore à l'intérieur : pouarkh, plus l'habitude d'une telle dose de canç'air !
- histoire imaginée dans le feu de l’action : le garde champêtre un peu trop chiant a été puni par monsieur le maire : « tu feras la sécurité du festival punk, et toc ! »
- c’est pas demain la veille qu'on aura une telle palanquée de groupes gratos dans un endroit de cette taille en Francia ! En attendant, soutenez les  « petites  » salles au lieu de vos usines à fric bordel !

P. S. : quelle frustration de ne rien comprendre à la langue locale !

Galerie photos : https://www.nawakulture.fr/photos-concerts.

1 voir POISON IDEA [Usa] + LA INQUISICIÓN [Spa] + BOOM BOOM KID [Arg] à Badalona, Estraperlo Club le 14/07/19.

 

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