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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : tentative rare de SF française à un moment où toute planète vaut mieux que la Terre
Scénar : le 16 mai 1942, on réunit le gratin pour fêter la première « ascension stratosphérique » organisée par l'Institut scientifique et l'envoi dans l'espace de deux jeunes mariés, Françoise et Robert Monier. Et le personnel de s'affairer sur ce voyage de noces tout à fait particulier… Mais juste avant le départ, Robert est blessé dans un accident de voiture et se retrouve pour plus d'un mois à l'hôpital ! Alors qu’il n’est pas question de retarder le projet, Françoise décide de partir seule mais on lui adjoint Lucien Marchand, jeune papa qui n’a que le temps d’entendre brailler le nourrisson avant de devoir monter bien malgré lui dans l’astronef… Mais voilà qu'à la suite d'une gaffe, le vaisseau se retrouve projeté loin de la Terre et bien sûr plus personne ne peut le joindre… Les scientifiques finissent par perdre espoir quand l'appareil retombe… vingt-cinq ans plus tard !
Après tout, « les arbres ont toujours raison » : il faut monter, monter, se lever au-dessus d'un monde que les deux époux ne semblent plus trop porter dans leur cœur, peut-être peut-on y voir un rapport avec la sombre époque à laquelle ils vivent ? Car si on a choisi deux acteurs bien mignons pour incarner le couple, celui-ci n’est pas là pour la jouer cucul la praline et échanger les niaiseries, ces gens sont lucides, le progrès n’a pas eu que des bons côtés puisqu’il a permis aux armées allemandes de déferler et d’écrabouiller tout ce qui se trouvait sur le chemin de ses chenilles (bien qu’elle et la seconde guerre mondiale en cours ne soient jamais évoquées directement). M’enfin, il permet de rêver d’aller explorer d’autres mondes comme le faisait si bien un Jules Verne, même si le vaisseau rigolo tout rond guidé par un ballon apparaît bien plus pacifique que l’obus envoyé De la Terre à la Lune.
Autour de Madeleine Sologne (aperçue pour la première fois dans La Vie est à nous en 1936 aux côtés de Jean Dasté, ici présent aussi) et Jean Marchat (Remorques, Le Bossu de Jean Delannoy, Les Caves du Majestic de Richard Pottier, L’Ennemi public n° 1 avec Fernandel, Le Miracle des loups et bien d’autres…), un rôle savoureux pour Carette, dans un registre énergique comme d'habitude, cette fois dans le rôle d'un père sur le point d'être averti de la naissance de son enfant mais dont le téléphone n'annonce au début jamais ce qu'il attend, on note aussi les très courtes apparitions de futurs très grands : Jacques Dufilho (second tournage), Paul Frankeur (idem) mais aussi un petit nouveau, Bourvil, ici dans son tout premier film ! Ce joli petit monde fait plus dans la comédie gentillette qu'autre chose, et pas beaucoup pour la science-fiction (ah, peut-être ces images astucieusement retournées pour figurer l’apesanteur…?) mais offrent un bon petit moment quand même quand on n’est pas effrayé pas le vieillot et les bons sentiments.
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