En préambule, rien n'est plus agaçant que de partir largement en avance pour finalement arriver en retard
quand on loupe cette saloperie d'embranchement qui a finalement disparu, celui vers Saint-Jean-de-Védas jadis fièrement annoncé et désormais remplacé par un plus générique et quelque peu singulier Montpellier. Paye ton aller-retour jusqu'à Lunel et rebelote. Messieurs-dames gérant les autoroutes, allez bien vous faire emmancher pour cette énième blague non dénuée de péage (tout à fait injuste au passage au vu de l'état des routes de France, fin de la putain de parenthèse).
Victoire, elle aussi éloignée de nos sorties pendant deux ans (quel paradoxe que le temps passe si vite quand on s’ennuie du dehors), reçoit ce soir une affiche qui a su attirer son monde, si la salle n’est pas pleine on y trouve un paquet de centaines de gens, particulièrement chaleureux avec un VERDUN que l’on parvient enfin à voir sur scène après une belle série de chroniques audio en attendant (clique sur les machins en rouge, tu as l’habitude). Les montpelliérains vont proprement oblitérer le public au moyen de leur sludge / doom gigantesque, une main de fer dans un gant de fer s’abat sur le fanatique du secouage de bocal si cher aux clébards de plage arrière, le chanteur illuminé hurle sa joie de porter les couleurs des gros cheveux de POISON, les cordistes riffent comme ce n’est pas permis du heavy brontosoïdal, la batteuse de mon petit Géraud sonne comme une pluie d’enclumes, tout va pour le mieux dans le plus horrible des mondes, la procession sonique piétine les résistances, acquiert de nouveaux adeptes, conspue les autres, et continue son lent cheminement vers les sommets du genre. En être le témoin est tout à fait magique, ressortir la batterie devient une nécessité, le monde mérite de pisser du sang des oreilles, adieu Berthe, Saint-Acouphène, priez pour eux !
LOFOFORA, pas vu depuis 1857 et dont « seuls » les quatre premiers albums squattent ici les étagères (c’est dire si on connaît par cœur les refrains de Vanités, oups), est pourvu d’un batteur aux bras généreusement élastiques qu’il met avec pas mal de brio (après une intro clavier très Halloween) au service de l’immortelle basse groovy-baston de Phil Curty tandis que la six-cordes de Daniel Descieux fait des ravages subtils. Reuno est le formidable acteur de textes coups de poings qui nous rappellent des souvenirs, font découvrir un présent fertile, une colère pas éteinte mais surtout un humour qui fait systématiquement mouche. On n’aura pas la bouche de vieille de dire qu’on a toujours été fan, le premier album étant le seul pour lequel on a véritablement craqué jadis malgré une égale qualité des suivants, mais LOFO sur scène reste difficilement évitable, le quatuor entretient le feu, sa figure de proue en tête, jamais avare de mimiques et de regards évocateurs. Le groove général de la machine donne même l’idée aux vieux de redécouvrir le slam et le pogo, aux jeunes de prendre des leçons d’attitude afin de ne point être affublé d’appellation du type « otarie », jamais de bon aloi dans le monde du pugilat sonore. Formateurs formidables très en forme, LOFOFORA tient fermement la route, big up !
Merci à Mumu pour un investissement sans faille dans l’organisation de trucs bruyants (on sera toujours là pour en causer malgré les obstacles qui se multiplient, toujours debout, même si ça fait - très - mal), à Anaïs pour sa patience et son mauvais goût en matière de mec, à la pluie parce qu’elle fait chier les cons.
Spéciale Ged-y-casse à Anna pour qui on a exclusivement fait toutes ces vidéos.
Galerie de photos : https://www.nawakulture.fr/photos-concerts
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.