Chroniques concerts
23
Mar
2010

Exit Alain Ortega, Bernie investit direct la scène avec son nouveau groupe,

précisant à l’écrit sur un ampli que le groupe ne jouera pas Antisocial, un effet post-Arles (date de la veille) maybe ? Faut dire que si le scénario se déroula comme à Montpellier, y a peut-être de quoi perdre patience mais...patience, nous y reviendrons.

 

L’entrée dans la toute petite mais chouette Antirouille se fait dans une queue fluette, faut dire un lundi pluvieux avec une promo jugée légère, et l’abordage du bar pour un...Perrier est déjà douloureux, un clown digne d’une étagère de musée de paléontologie se la joue teufeur et branche une jolie brune d’un sonore « ce soir après on s’éclate au Rockstore, j’étais là hier je t’ai pas vue moi j’ai joué un p’tit blues sur ma strat’, j’me suis fait plais’ ! » pathétique. Un dessin de l’excellent Fabcaro me vient à l’esprit, flash fugace et persistant, les méfaits du crouton ne sont qu’à ses débuts.

 

Une cinquantaine de personnes et la période déprime de NOIR DESIR dans les feuilles, la tranche de citron même essaie de fuir les bulles pendant qu’une bande de beaufs sur le retour tentent à tout prix de montrer qu’ils ne tiennent pas l’alcool et vont en sus reprendre la route après, la classe...

 

Bernie et sa clique (Izo à la gratte, un bassiste et un batteur dont le nom m’échaaappe...!) s’emparent de la scène et vont enchaîner une grande partie des morceaux du dernier album Organic (chronique ici : Bernie Bonvoisin [Fra] Organic (XIII Bis Recs / Baladins Tours Prods) 2010) et faire chavirer les mélomanes dans la salle, même les gros durs comme votre non-serviteur qui sera soufflé par la puissance de la section rythmique, du doigté délicat d’Izo et par la dose massive de feeling de l’immortel Bernie, idole depuis plus de 20 ans. Dose massive de patience et de sérénité. Les jointures de mes doigts blanchies iront de pair avec l’humour et la sérénité du groupe devant les nazes torchés qui s’immisceront avec force cris porcins dans ce set franchement génial, puissant, chaud et doux. Que voulez-vous, nonobstant les faux-semblants, une France est riche, elle boit des coups dans des bars à l’entrée 16 euros sans écouter une note et en plantant la zone, des abrutis prennent des photos de plafond avec leur Iphone flambant neuf (encore Papi Gronaze) tristement je ne vois que le côté vide du verre et ressens une honte profonde pour cet accueil mi figue mi bourrins. Alors que la France vient de prendre une gauche, envie de leur coller une droite... Pourtant en acoustique comme en électrique, le groupe est juste génial, grosse, grosse surprise entre chanson, blues et rock à textes à tête chercheuse. BONNE surprise. Mention spéciale aux imparables Monsieur le prince, Résigné et Que tout est éternel, mais franchement tous les morceaux fonctionnent à merveille.

 

PS : oh putain, Papi Gronaze qui danse, c’est je pense la chose la plus risible depuis la cathédrale miniature de Milan dans la gueule de Berlusconi, merci !

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