Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

dallamano giallo thriller film drogue

Genre : entre krimi et giallo

Scénar : because troisième victime d’un tueur insaisissable, le commissaire se fait sonner les cloches par la hiérarchie. Mais dans sa tête il a mieux à faire, il est d'une jalousie maladive : sa magnifique femme rousse, beaucoup moins âgée que lui, ne répond pas au téléphone… Peut-être à desseins… Le directeur des services narcotiques s'inquiète du comportement de son chef de brigade alors que l'affaire des meurtres obsède l’opinion publique et l’administration. Parmi les gens raflées dans la nuit, la jeune Marianne, sortie chercher de la drogue pour l'ami de sa copine que les trafiquants envisagent de descendre. Le tueur a de son côté beau sentir qu’il le devrait, il ne peut se retirer de l’affaire après trois victimes. Son employeur le dissuade et désigne une autre personne qu'il devra tuer cette fois encore. Mais celui que toute la police recherche est un homme superstitieux, et quand il paume son fétiche avec lequel il joue sans arrêt, la panique s’empare de lui.

 

Le Tueur frappe trois fois est le deuxième film du réalisateur Massimo Dallamano (après Bandidos), pas n’importe qui puisqu’il fut directeur de la photographie sur de nombreux films restés sinon légendaires au moins cultes (Les Nuits de Lucrèce Borgia, Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus) mais également (co-)scénariste de quasiment tous ses films. Celui-ci serait filmé à l'américaine plutôt qu'à l'italienne ou à l'allemande (malgré les décors de Hambourg) tandis que, pour les collectionneurs d’étiquettes stylistiques, on balancerait volontiers du côté du krimi malgré beaucoup de caractéristiques du giallo (manteau et gants de cuir, arme blanche…), cela sonne même parfois comme un Colombo s'il n'y avait ce sous-texte jaloux et vénéneux toujours amusant quand il s’agit de voir quelqu'un souffrir de son amour pathologique pour quelqu'un de plus jeune. Le sujet est bateau au possible mais la vieille légende de la virilité au cinéma en prend un bon coup derrière les oreilles quand les scénaristes se la jouent tortueux, d’ailleurs le vieil acteur John Mills joue très bien le mari jaloux et impuissant, peut-être dans tous les sens du terme quand la petite bête qui lui ronge le cœur se remet à l’ouvrage.

 

Comme ingrédient de cette analyse de la jalousie, Dallamano n’oublie pas un tueur très séduisant (Robert Hoffmann, vu dans Angélique, marquise des anges et Merveilleuse Angélique, Le Jour d'après, Le Carnaval des truands…) mais aussi une petite galerie de personnages aux expressions louches ou ambiguës (sérieux, l’indicateur « la Fouine » a une tronche normalement pas possible !) que l’on fait évoluer au rythme d’une musique très réussie et encore une fois très à l'américaine quand elle montre bien volontiers ses atours les plus menaçants. Les détails impayables comme l’inénarrable bouteille de JB bien en vue et la scène de fête foraine amènent comme un côté rassurant, « comme à la maison » quand on est habitué à ce genre de films et à une époque où la police roulait en superbes Mercedes à gros phares ronds dans de jolis quartiers de briquette rouge. A Black Veil for Lisa, Death Has No Sex, Le Tueur frappe trois fois, peu importe son titre, est un film aux flashbacks parfois énigmatiques mais qui offre des retournements surprenants pour un film de ce(s) genre(s). Et Massimo Dallamano frappera bien plus que trois fois pour apprendre au spectateur qu’il est un très bon artisan du cinéma italien.

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