Chroniques CD
29
Nov
2012

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Une des plus grandes joies du chroniqueur zélé est de tripoter dans ses grandes paluches curieuses un objet de qualité.

Cela conforte d’autant plus l’auteur de ces lignes dans l’idée que collectionner la musique en fichiers numériques est bien une idée de gougnafier, rien ne vaudra jamais un beau digifile brun en carton rigide mais au grain qui appelle la caresse, adorné qu’il est d’un superbe motif crâniforme qui rendra jaloux tous les animaux en décomposition dans le fond de votre cave. Tu as raison mon p’tit José, parlons un petit peu de l’essentiel, la musique. Ce trio se distingue par une relative propension à pulvériser les baffles au moyen d’un (very) heavy rock qu’en esthète nous ne qualifierons pas de stoner vu le nombre de groupes variés et parfois hors-sujet qu’il comporte en son sein velu. LAHIUS a tout compris au groove lourd et poisseux des mastodontes des Seventies, mais aussi, si on prête l’oreille, à la rouille punk des grunges aujourd’hui balancés aux oubliettes (Bleach ? Badmotorfinger ?) par ceux qui ne juraient que par eux quand il était de bon ton de le faire. Un poil de hardcore joue le piment d’espelette, apportant un peu de violence mais surtout un apport gustatif qui ne nique pas tout le plat mais exprime une intéressante facette d’un prisme tortueux et passionnant pour pallier le simplisme - qui a dit « pour faire genre » ? - de certaines productions actuelles. Ces morceaux-pieuvres qui s’emparent, comme sur les gravures des romans maritimes d’antan, de l’auditeur pour le secouer dans tous les sens au moyen de ces tentacules soniques, agiles et surpuissantes, n’ont pas finir d’user les cervicales et autres petits nonosses utiles au remuement d’un crâne déjà passablement mis à mal par tout le reste de la panoplie des paradis artificiels. On invite immédiatement les organisateurs et les labels à se pencher sur un combo qui sur scène déboite, et sur disque fait - but ultime du rock - voyager vers des contrées intérieures que l’on crée soi-même, autiste au casque collé aux feuilles et aux pieds qui tabassent un plancher death-y-dément pas épargné. Cet EP est un cadeau pour les amateurs de rock de bûcherons qui n’auraient pas oublié d’être subtils. Chopez-le, please please you can...! 

 

http://lahius.bandcamp.com/ 

 

Pour aller plus loin, voir aussi JUCIFER [Usa] + THE ORANGE MAN THEORY [Ita] + LAHIUS [Fra] à Saint-Jean-de-Védas, Secret Place le 23/05/11LAHIUS [Fra] + VELOOO [Fra] à Béziers, Nashville Pub le 10/01/13

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