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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Diamanda est revenue au croisement où Robert Johnson se retrouve à faire le choix fatidique,
pourquoi ne pas signer le pacte avec le Diable et accéder à un succès immédiat mais de courte durée ? Diamanda appréhende le blues à ce moment précis, avant le paraphe et l'électricité, opère une mutation vocale de la tristesse espérante originelle du blues vers une folie technique déstabilisante.
Ici le blues ne pleure plus mais hurle, menace, balade sa sonnette avant de mordre. Au cœur. Bouleversante de bout en bout, la Galás n'en finit pas, à l'instar d'une araignée speedée, de glisser sur sa toile à l'aide de pattes expertes. Des hauteurs insoupçonnées à des graves profonds, la voix de la diva se fait balle hell'astique, contraignant l'auditeur à la surprise perpétuelle.
Le piano, seul instrument et maîtrisé par la dame de manière toujours aussi remarquable, laisse parfois croire au retour de la quiétude facile d'un morceau soul, d'un honkytonk bluesy quand la déchirure se fait, éclair, dans une routine impossible à instaurer. La déstructuration, le froissement de partitions est de mise, I'm so lonesome I could cry (de Hank Williams) est un exemple éloquent, glissant furieusement du champ de coton vers la chambre capitonnée en sept minutes éprouvantes.
Ce double CD épuisera les conformistes mais ravira les amateurs d'art tous-terrains, peu importe que les quinze morceaux aient été enregistrés à des endroits différents, les données terrestres ne comptent plus ici.
Certaines images peuvent choquer les âmes sensibles.
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