Chroniques DVD
28
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : poliziesco

Scénar : quelle étrange fête où jeunes et vieux semblent s'adonner au plaisir sans tabou. Même quand la mère trouve la fille nue avec un garçon, rien ne semble déranger l'assemblée qui se précipite jeter un œil… Le bouillant Paolo se fait quant à lui mettre dehors et rencontre un certain Giovanni. Le premier initie le second à l'herbe et Giovanni, qui n'a pas réussi à faire l'amour avec la jolie Anna, part chez elle pour réessayer en compagnie de Paolo. Celui-ci s'empare de la voisine qui intervient, les deux femmes sont violées par les deux hommes… Quand la voisine veut se venger, elle est grièvement blessée, les deux s'enfuient et sur le chemin, Paolo n'hésite pas à voler et agresser tous ceux qu'il croise. Recherchés par la police, ils se planquent chez un ami de Paolo mais quand celui-ci commence à rechigner quant à tenter de les aider, Paolo lui vole son herbe et le rosse… Pour trouver plus rapidement la fortune, ils décident de chercher des armes et de commettre un kidnapping. Ils prennent finalement plusieurs dizaines de personnes en otages et comptent extorquer une somme extravagante ainsi qu'une voiture, puis tant qu'à y être un avion pour qu’il les « emmène loin de ce pays pourri ». Mais le coriace inspecteur Aldobrandi n'est pas vraiment du genre à plier sous la menace de deux minables… Non mais !

C'est marrant mais quand on nous conseille d'éviter une version parce qu'elle est vraiment pourrie, en grand masochiste devant l’éternel on a immédiatement envie de la regarder mais difficile en même temps de résister à la version originale sous-titrée également proposée, alorra, parliamo italiano per favore ! Avec un personnage nihiliste qui vit au jour le jour comme celui de Paolo, on se demande d’entrée si Orange mécanique et Les Valseuses n’auraient peut-être pas un peu inspiré Luigi Petrini pour son film, ainsi d’ailleurs qu’Un après-midi de chien ou La Dernière maison sur la gauche, ce dernier ayant particulièrement laissé des traces indélébiles chez les italiens qui ont sorti un paquet de films du genre (en tête Le Dernier train de la nuit ou le plus tardif La Maison au fond du parc). Bref, les jeunes désœuvrés qui cèdent à la tentation de la violence et de l’illégalité ont fait florès dans le cinéma des années 1970, et bien avant d’ailleurs aussi, mais de façon bien moins explicite que pendant ces terribles Années de plomb italiennes qui semblent donner libre cours à toute une vague extrémiste que seules viennent tempérer, encore une détail magique typiquement transalpin, l'insertion d'images et de dialogues cucul au milieu d’une tornade de violence où le glauque (les humiliations imposées aux otages par exemple) sont évidemment au programme.

Et on peut dire que malgré un scénario qui ne tient pas forcément toujours debout (ici c’est l'ambiance qui prime !), les acteurs assurent le boulot, Mario Cutini, qui orne de sa ganache ce splendide digipak, n’y va pas de main morte quand il s’agit de jouer les sadiques sociopathes (il fera néanmoins une très courte carrière sans vraiment de coup d’éclat, celui-ci excepté), et son compère Marco Marati (dont c’est le seul film) ne s’économise pas non plus à son contact, les deux petits fumiers en font voir de toutes les couleurs à leurs victimes, mais l’adversaire est à leur taille, il est juste marrant de constater que Mario Bianchi n’est pas vraiment un acteur à temps plein puisqu’il réalisera plus de cent films, surtout dans le rayon érotico-porno, domaine très rentable quand le cinéma finira par se casser la gueule au profit de la cassette vidéo. Un grand bonhomme, Fabio Frizzi, est également de la partie pour faire rouler les culs avec une bande originale disco pop tout à fait en accord avec son époque où à la musique interchangeable on aligne des films de fin de série. Même si son climat crasseux fait de Opération K un moment sympathique pour les bissophiles à l’appétit inextinguible, merci donc à Artus pour cette réhabilitation soignée.

Bonus : présentation du film par Emmanuel Le Gagne (22’), diaporama, bande-annonce…
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/polar/operation-k-320

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

blues rock thorogood destroyers cd
barrence whitfield rock'n'roll cd