Chroniques CD
23
Déc
2006

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Rien ne nous fatigue plus que cette chanson française préfabriquée à la chaîne et usurpant le nom d’un Art séculaire,

alors qu’une personnalité aussi forte doublée d’un don incroyable pour les compositions atypiques font de MES ANJES NOIRES notre groupe favori du genre pour plusieurs raisons : le dosage toujours minutieux des nombreux instruments (piano, marimba, saxophone, accordéon, clarinette, flûte, etc.) dans les pièces musicales de leurs excellents albums, la voix profonde et chaude du guitariste Pierre-Yves Serre et l’ambiance tristounette, peut-être héritée d’un Brel et d’un Ferré accoudé à un zinc accueillant, un jour de marché, tiens, juste après le remballage, quand le coup de fatigue s’accompagne d’une petite anisette.

Un petit grain de folie qu’on retrouve aussi chez Higelin ne demande parfois qu’à sortir comme un Diable de sa boîte, tout comme des ambiances jazzy et cinématographiques d’un Gainsbourg des origines ou de drôle de marches façon militaires comme pour de rire, pieds de nez au robot sans âme qu’on a tôt fait de devenir quand la poésie est aspirée hors du crâne.

Le Phare des allumés ramène des lueurs d’antan, prométhéennes, quand l’Artiste, pourtant proverbialement réaliste, faisait se téléporter en un Ailleurs douillet et pourtant pas dépourvu de sensations de voyage. C’est beau.

Très beau digipak en sus, dépliable sur une peinture couvrant les trois volets.

P . S. : voir aussi MES ANJES NOIRES [Fra] S/t (Autoprod - 2002).

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