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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : volup-tueuse ?
Scénar : le château de Karlstein où vivait le sinistre Dracula règne toujours sur le paysage, mais la disparition de son occupant n’a pas pour autant instauré une paix durable puisqu’on apprend à une jeune fille, lors de l’agonie de sa grand-mère, qu’elle fait partie de sa descendance directe, la malédiction serait donc sur elle ! Bien sûr, on retrouve ensuite un cadavre exsangue sur la plage, puis un autre plus loin, comment dire autrement sinon que la police est sur…les dents ?! Luisa Karlstein entreprend pour sa part une balade dans une jolie forêt jusqu'à une crypte où trônent bien sûr des cercueils… Tiens, c’est marrant, on dirait qu’un couvercle bouge, bizarre non ?
Si avec cette série de films de monstres mythiques (Les Nuits de Dracula, Vampyros Lesbos, Dracula prisonnier de Frankenstein, La Fille de Dracula donc, avec ce titre déjà utilisé en 1936 1, et d’autres suivront…) personne n’a l'idée que Jess nous fait le coup de l'hommage à l’âge d’or Universal, c'est à n'y rien comprendre. Avec une voix off lugubre (on est en VF ici), voilà poindre devant l’œil d’une caméra souvent voyeuse le séduisant rejeton du comte dentu (Carmen Yazalde, toujours…à croquer), entouré comme il se doit d’un défilé de femmes superbes et sexy dont la quasi-divine Karine / Anne Libert qui semble avoir un gros soucis de chaleur permanente, et des tronches habituelles du cinéma franquien de l’époque, notamment Howard Vernon (vampire muet et grimé sans être totalement ridicule), Daniel White, Alberto Dalbés ou tout simplement le réalisateur lui-même n’hésitant jamais à passer à l’action.
Que penser de cette Fille de Dracula ? Tout d’abord, c’est un film typiquement Jess Franco nanti des « artifices » habituels : superbe décor d’une forteresse, nudité - féminine - omniprésente, zooms toujours bien placés surtout quand l’amour saphique est de sortie lors d’une scène d'amour passionnée au rythme d’un piano assez bien dompté, classique scène de cabaret jazzy et lascive, le tout sur un rythme assez tranquille (d’ailleurs, on a déjà entendu cette bande originale quelque part, mais où ?). Pour autant, on ne tient pas là un nanar comme d’aucuns ont pu le décrire, la mélancolie très présente, peut-être pour souligner toujours plus la solitude des créatures de la nuit, ou ce soupçon d'imagerie giallo avec ce personnage aux chapeau et manteau noirs ajoutent une ambiance parfois inattendue au film présenté ici dans une version où la restauration a été très réussie. Rien de neuf et parfois même des raccourcis dans le programme, mais ça n’empêche pas la tendresse (bordel).
Bonus : « La main d’un assassin » (entretien avec Jean-François Rauger), diaporama et bandes-annonces de la collection Franco dont nous avons déjà beaucoup parlé, voir https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=Jess%20Franco&searchphrase=exact.
Infos / commandes : https://www.artusfilms.com/jess-franco/la-fille-de-dracula-combo-bddvd-258
1 voir La Fille de Dracula de Lambert Hillyer (avec Gloria Holden, Otto Kruger…) 1936.
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