Chroniques DVD
05
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : demi-gothique façon British

Scénar : le comte Sinistre, Armand du Molière, a été enterré vivant à cause de ses abominables forfaits et c'est du côté de sa tombe que se balade un mystérieux chaperon rouge portant cierge noir. Sitôt l'offrande de l’homme déposée, le tombeau se brise… Une chauve-souris en sort pour marquer du mauvais œil Tania, une magnifique brune aux yeux bleus qui illumine le camp des bohémiens où elle demeure. Catastrophe et cumul des mandats, elle a été choisie par le comte pour compagne éternelle et meurt pendant son mariage d’amour, personne ne l’aura vivante. Des siècles plus tard, au même endroit, des touristes américains s'amusent à suivre une mystérieuse congrégation qui va célébrer « la nuit des âmes » mais ils sont prévenus par une gitane de ne pas y aller. Une série de morts s’ensuit, on les dit accidentelles mais il n'en est rien. Mais tout ça est étrangement loin d'inquiéter la police locale. Un survivant enquête…

 

Dernier film du réalisateur Lance Comfort qui meurt l’année suivante des suites d’une maladie, Orgie satanique (un titre bien racoleur, c’est toujours ça de pris) nous convie à une balade dans les forêts peu rassurantes du fantastique gothique (du moins au début puisque l’action se passe ensuite au vingtième siècle), on y croise des hordes de satanistes, des faux-jetons à la pelle, des rats, des tombes, des amulettes, des toiles d'araignée en cascade mais aussi une chauve-souris bricolée assez rigolote et, bien sûr, des créatures revenant du fond des âges pour assouvir leur soif de sang. Et on a choisi de beaux acteurs pour les incarner (l’over-troublante Carole Gray, très à l’aise dans une jolie scène de danse, et l’inquiétant Hubert Noël qui domine le reste du casting de la tête et des épaules).

 

On ne tient certes pas vraiment un chef-d'œuvre mais un agréable petit film que l’on situerait un peu, question d’ambiance, entre Le Masque du démon et The Wicker man avec ses personnages retors et son aura occulte. On aime aussi ce côté enquête policière menée par un homme qui fait des recherches à la bibliothèque dans des livres de quoi donner le tournis aux fanatiques de Wikipégueul aaaaagh…! Le film compile aussi un joli travail de photographie, de belles couleurs (s’il on excepte le vin sur le tapis, hilarant), des costumes et des maquillages assez extravagants, des décors parfois bien kitsch comme ces grottes taillées dans le carton-pâte de Pinewood mais aussi de multiples références à la France (cocoricooooo : une 4L, un béret et des croissants, des accents et des noms rigolos). Pour conclure, on ne trouvera rien de véritablement effrayant dans ce film si ce n'est la décadence dont font preuve les vivants pour célébrer la vie…dans un autre monde.

 

Bonus : diaporama, bandes-annonces de la collection et Les Démons des ténèbres, entretien avec Éric Peretti.

Infos / commandes : https://www.artusfilms.com/british-horror/orgie-satanique-261.

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