Chroniques Blu-Ray
11
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : pré-Se7en belge

Scénar : en 1945 pendant la chute de Berlin écrasée sous les bombardements, la baronne von Rhoneberg meurt en couches. Mais si son bébé lui survit, ce n’est que pour quelques minutes puisque le baron, peu ému de son soudain veuvage, le tue. Que faire d’une fille dans cette dynastie de nobles ? Ce n’est pas tout à fait le propos. En effet, la famille von Rhoneberg est victime d’une malédiction immémoriale : chacune des filles à naître devient invariablement une succube au service du Diable… Des années plus tard, après qu’une journaliste s’est intéressée de trop près à la famille, un minibus de touristes vient toquer à la porte du domaine. Dommage, car quelqu’un vient de le susurrer la mort dans l’âme… « la succube est revenue au château. »

 

Des images de guerre, de bombardements avant le passage en couleurs vers une certaine intemporalité : les portes qui s’ouvrent seules, l’orage, les grincements sinistres, les pierre, fer et bois séculaires, l’harmonium, l’attirail d’armes et de bestioles redoutables, les tubes à essais et les cornues fumantes, l’ambiance funèbre, pas de doute, on est bien en plein territoire gothique (malgré le manque flagrant de toiles d’araignées, Hans le biscornu serait-il donc apparenté à Mr Propre ?). Un gothique archi-classique, c’est entendu, mais à la francophone et très réussi. Esthétiquement superbe, Au service du Diable (un de ses innombrables titres) est nanti de très beaux décors (naturels pour la plupart), en particulier celui du génial château d’Antoing, mais aussi de très belles couleurs, soulignées par des images restaurées avec soin.

 

Cette coproduction belgo-italienne étrangement méconnue du public possède aussi un très joli casting à la tête duquel nous pointerons Erika Blanc (étourdissante dans sa robe à nombril apparent…et méconnaissable sous le maquillage saisissant de Duilio Giustini !), l’incroyable tronche Daniel Emilfork (qui joue…diablement bien !) ou encore les vétérans Jean Servais, Lucien Raimbourg et Maurice De Groote. Afin d’égayer cette troupe de vieux briscards et érotiser tendrement le climat, deux superbes naïades, Ivana Novak et Shirley Corrigan, s’ajoutent entre autres à la liste. Cerise sur le cercueil, on se délecte ici de la bande originale typée dark psyché (à ranger avec celles de Matalo, Morricone et L’Exorciste) d’Alessandro Alessandroni ornée du chant hypnotique de sa compagne Giulia De Mutiis, autre élément qui offre au film un univers unique.

 

Bonus : bande-annonce originale (hyper bavarde), diaporama (très fourni), scènes alternatives, Le Château du vice (entretien avec Alain Petit, 22’), Erika et le diable (entretien avec Erika Blanc, 17’), entretien avec Jean Brismée (7’) et bien sûr comme pour chaque film de cette superbe collection médiabook, un épais livret (« La Nuit des pétrifiés » : soixante-quatre pages signées Christophe Bier) qui revient sur les protagonistes autour du film et nous apprend par exemple que le scénariste Patrice Rondard était aussi prévu pour la réalisation qu’il laissera à Jean Brismée (avec rien moins qu’André Hunebelle comme conseiller pour la mise en scène) qui parviendra à apporter sa touche à cet unique film de fiction en tant que réalisateur.

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/les-chefs-d-oeuvre-du-gothique/au-service-du-diable-291

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