Chroniques Blu-Ray
15
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

mulargia wip cinéma bis camp bluray

Genre : WIP option camp exotique

Scénar : dans un camp de prisonnières en pleine jungle, les femmes travaillent sous une pluie battante et sous la garde de soldats brutaux et d'une gardienne sadique, pourtant ex-détenue. Une prisonnière tente de s'évader malgré les avertissements d'une camarade, les gardes partent immédiatement à sa recherche, la violent et la tuent, on accusera un jaguar de cette mort « accidentelle ». Celles de sa cellule ne croient pas à cette histoire et rongent leur frein. Mais la situation n'est pas près de s'améliorer avec l'arrivée d’un nouveau directeur obsédé par le règlement et l’hygiène, un paranoïaque qui déteste tout manquement à l’ordre, la musique qu’écoute le docteur-épave en sifflant ses bouteilles est directement dans son collimateur. Celui-ci semble être un lâche de plus dans un dispositif infernal, il est surtout traumatisé par le départ de sa femme et de ses enfants, ce qui ne l'empêche pas d'être, d'une façon plus douce peut-être, tout aussi libidineux que le reste de l'encadrement du camp. Pourtant, quand un groupe de détenues décide de prendre la fuite coûte que coûte, il est du voyage, ne supportant plus ce que l'on fait subir, les punitions administrées en public par exemple, à des femmes qui finissent par l'émouvoir. Reste à savoir si les fugitifs réussiront dans leur entreprise….

L’explosion du cinéma érotique à la fin des années 60 laisse éclore des excroissances vénéneuses à la perversité notable, l’infâme nazisploitation par exemple, ou encore le plus générique Women In Prison dont on peut trouver des sous-sous-genres comme le film de camp auquel appartient Les Évadées du camp d’amour. Le concept, s’il on peut dire, ne va pas par quatre chemins : dans un pays que l'on devine sud-américain bien que les détenues, pour la plupart en prison pour s'être rebellées contre un gouvernement, mentionnent à un moment Paris comme pour susurrer stratégiquement un bagne à la Cayenne, des femmes exécutent des travaux forcés qui donnent souvent lieu à des scènes de brimades par un personnel pénitencier d'une grande brutalité mais aussi comme dans tous les films de prison, du côté obscur des barreaux sont suscités des ébats parfois très explicites (qui expliquent le interdit au moins de 16 ans), des bagarres entre femmes qui se déchirent leurs vêtements mais aussi bien sur la scène de douche peu innocente, on en profite pour noter que pour des prisonnières vouées à l'épuisement perpétuel, elles semblent bien nourries et ne manquent pas des rondeurs que les cinéphiles les plus avertis s'empresseront d'admirer, on s'étonne aussi de ces cheveux très longs lâchés malgré la moiteur du climat.

Autant dire sans méchanceté que le scénario de cette coproduction italo-espagnole tournée sur un terrain près de Rome s’avère simpliste à mourir, deux feuilles tout au plus, et que le film laisse parfois filer des suites d'images / situations assez invraisemblables (il semble par exemple que la contraception est au programme des services du camp car les détenus faisant régulièrement l'amour avec leurs gardiens n'ont jamais de bébé etc.). Les personnages sont loin d'être incarnés par les meilleurs acteurs du monde et on se demande vraiment ce que fait le très grand Anthony Steffen dans ce film à part que le comédien entretenait certainement une amitié avec le réalisateur avec lequel il travailla régulièrement, il joue plutôt pas mal le désespéré mais on n'en tirera pas plus, le but est de divertir un public accro à ce genre de films. Par ailleurs celui-ci n'est pas si mal foutu que ça, la musique par exemple est soignée et on apprécie particulièrement quand elle se veut plus électrique, plus rock, et les décors sont suffisamment dépaysants (les jungles italiennes, c'est quelque chose !) pour tenter une attaque de sangsues presque digne d'un Roger Corman tandis que les tortures infligées font presque écho aux barbaries cannibales à la mode de chez eux (la suspension des rebelles en plein soleil, les bagarres et les coups de fouet qui s'ensuivent...) !

Bonus : « L’Enfer des femmes » (présentation par Christophe Bier, 34’), « Emprisonnées ! » (entretien avec le chef-opérateur Maurizio Centini, 20’), diaporama... On ajoute que le master 2K restauré en version intégrale est disponible dans un combo digipack - BluRay / DVD élégant pour le genre.

Infos / commande : https://artusfilms.com/guerre-et-barbarie/les-evadees-du-camp-d-amour-399

P. S. : ce film fut tourné en même temps que Les Tortionnaires du camp d’amour qui fut intitulé parfois comme étant une suite mais qui n'en est pas une, à suivre…

P. S. 2 : pardon, mais avec notre petite notion d'italien, il semblerait, sans vouloir à tout prix contrarier Christophe Bier, que le titre original Femmine infernali signifie Femelles infernales et non pas L’Enfer des femmes.

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