Opération opium de Terence Young et Henry Levin (avec Senta Berger, Stephen Boyd, Yul Brynner, Angie Dickinson, Georges Géret, Hugh Griffith, Jack Hawkins, Rita Hayworth, Trevor Howard, Trini López, E.G. Marshall…) 1966

Genre : le monde civilisé contre la drogue !

Scénar : un type en costard et lunettes noires arrive dans un campement dans le désert iranien et propose d'acheter la récolte d'opium d'un chef de tribu pour le compte de mystérieux commanditaires étrangers. Le marchandage est accepté mais le convoi tombe ensuite dans un guet-apens. L’acheteur, qui était en fait un agent américain infiltré, est en même temps enlevé et tué. Ses employeurs, fictifs ou pas, sont furieux : une nouvelle opération avec une nouvelle cargaison est mise sur pieds par les mafieux, mais ceux-ci ne savent pas qu’un commando de policiers a lui aussi pris part au rassemblement des tribus qui commercent l'opium avec les étrangers et que le pavot a été rendu radioactif afin d'être repérable… Mais soudain, le chargement est perdu de vue et les agents commencent à tomber des mouches. Pour embrouiller encore un peu plus les enquêteurs, la prétendue veuve du premier agent vient mettre son grain de sel dans une affaire de plus en plus dangereuse pour tout le monde.    

Juste après le très bon Opération Tonnerre, Terence Young ne va pas chercher bien loin le sujet de son film suivant et embraye sur une autre adaptation d'une histoire de Ian Fleming, le créateur de James Bond. Et pour ce faire, il convoque quelques acteurs… Senta Berger, Angie Dickinson, Rita Hayworth, Marilù Tolo, Stephen Boyd, Yul Brynner, Trini Lopez (qui en profite pour interpréter Lemon tree et La Bamba), Marcello Mastroianni, Anthony Quayle, Harold Sakata (l’excellent Odd Job de Goldfinger !) Omar Sharif, Howard Vernon et Eli Wallach entre autres, c’est ce que l'on appelle un sacré casting international ! Mais, avouons-le direct, Trevor Howard ou E.G. Marshall, les fameux agents, ne possèdent malgré tous leurs efforts vraiment pas le charisme du 007 alors en charge, Sean Connery. Pis, les acteurs les plus célèbres ne font que de petites apparitions même si elles sont parfois savoureuses comme par exemple celle d'Eli Wallach toujours impayable.

Pour le reste, le trousseau est complet : comme chez 007 une femme fatale, un peu d’humour, des gadgets, de très beaux décors exotiques (l’Iran est suivi par Genève, Naples, Nice, Monte-Carlo, Cannes, on se balade beaucoup dans ce film) tout comme les costumes. C’est donc assez dommage de ne pas vraiment être diverti par la dose d'action nécessaire, on soupçonne même certaines scènes de servir de remplissage (pfff ce catch féminin…). Le scénario est quant à lui un peu cousu de fil blanc, parfois un peu confus, mais l'espionnage vintage trouve toujours le moyen d'imposer son charme en évoquant déjà ce qui préoccupera les protagonistes de French Connection mais aussi les paradis fiscaux. Cependant, même pour montrer du doigt un terrible fléau indéniable pour le compte de l'O. N. U. (véridique !), on n'est pas pour autant obligé de tant surjouer les drogués, ce n'est pas tout à fait crédible.

Mais bien moins horrible que la pensée de cet élevage de clébards sur lesquels on teste l'opium et que l’on dresse ensuite à le chercher. Chienne de vie !