Chroniques DVD
22
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : fausse comédie franchouille

Scénar : le J7 fonce mais ne contient pas vraiment l’élite de la police. L’équipe se coltine un matos de merde, pas de bol et pas vraiment les moyens intellectuels dus à ce travail parfois fastidieux. Pourtant le gardien de la paix Pinot, consternant systématiquement ses supérieurs, s’élance quand il voit s'enfuir une voleuse à la tire. Si la première cavale finit par un grand coup de pompe dans les noix, Pinot parvient à la retrouver mais cette fois elle a avalé la drogue qu'elle trimballait sur elle. Quand il apprend qu’elle est du même village que lui, il la laisse s'enfuir vers son dangereux mec. À force de conneries pas toujours de sa faute, Pinot récolte un énième blâme et se retrouve à la circulation mais continue à chercher, préoccupé, sa jolie kleptox qu’il retrouve, navré, modèle de photos érotiques. Il décide de la remettre dans le droit chemin mais elle ne l’entend pas de cette oreille. Pourquoi ferait-elle donc confiance à ce drôle de type, qui plus est en uniforme ?

Premier film de Gérard Jugnot en tant que réalisateur, et où il se met de plus en scène, Pinot simple flic réunit un sacré paquet de petits rôles tenus par des habitués de la comédie typiquement française (Fierry, Mondy, Loussine, Légitimus, Doutey, Brialy, Sim, Rougerie entre autres, tous fidèles à eux-mêmes) et cache un filigrane plus profond : sous le vernis comique, les drames de la vie, de la ville, affleurent. Pinot, c'est trois félicitations pour douze blâmes, pas vraiment le prototype du héros, râleur, pas fin, mais au fond un brave type juste lâche et maladroit, son humour lourdingue et incessant cache un homme blessé (sa femme s’est tirée) et désorienté cherchant une rédemption à travers sa poursuite de cette fille elle-même abimée par la vie. Et si on a une grande tendresse pour les films de Jugnot, c’est forcément pour les personnages touchants et enfantins que l’on y croise, en particulier ceux qu’il interprète lui-même avec tant de talent.

Nanti de dialogues rigolos et de gags parfois un peu gros mais efficaces, d’une chouette musique signée Louis Chedid, Pinot simple flic est une sorte de conte social bienveillant qui vaut toujours mieux que les comédies françaises atrocement vulgaires ou vides de sens pendant lesquelles on ne rit, surpris, qu’en bâillant. Pour finir, on note que contrairement à maintenant, en 1984 le harcèlement sexuel n’est même pas évoqué, petite pensée aux pauvres femmes de l’époque, et on note la présence, pour appuyer plus encore là où ça fait mal, des posters de cul kitschissimes et beaufs absolument partout, belle image de l’homme en contrepartie hm ? Bien vu Gérard !

 

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