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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
[Publié à l'origine dans Dead Fucking Church M'Aaagh # X]
Genre : polar à la Lucio Fulci
Scénar : Faut pas casser les noix aux frangins Di Angelo, c’est ce que ne vont pas tarder à comprendre les balances et autres traîtres. Quand le grand frère se fait descendre lors d’un guet-apens, c’est le début de la vendetta pour Luca, le contrebandier « honorable ».
Il était temps que ce film méconnu aux multiples titres (Luca il contrabbandiere, Contraband ou encore The Smuggler) fasse son apparition en format DVD, en voici 1000 exemplaires avec fourreau et couv’ inédite, double DVD etc.
Fulci se retrouve avec un polar dans les pattes alors qu’il ne sait pas encore que son précédent film L'Enfer des zombies va faire un carton. C’est entouré de l’équipe qui va faire (enfin) son succès qu’il se lance dans cette histoire de contrebandiers. Il retrouve pour la musique Fabio Frizzi et au casting Fabio Testi, déjà au générique des chouettes Les Quatre de l'Apocalypse, il convie aussi Marcel Bozzuffi qui après Z et French connection se retrouve dans le rôle du très vilain « Marseillais » et Venantino Venantini en tant que flic, pas de flingueur cette fois.
On est « dans le bain » direct avec ces bateaux qui volent littéralement sur l’eau à grande vitesse, les contrebandiers napolitains sont sûrement les moins discrets de la planète (Aaah l’Italie, Luca porte même un manteau de fourrure fort seyant), heureusement contrebalancés par les garde-côtes les plus lents qui soient, peut-être parce que les vrais contrebandiers auraient sauvé le film en en finançant une partie ? La morale sonne étrange mais logique dans ce cas. Car du coup la fin ne manque pas d’humour malgré le constat navrant que Naples ne survit déjà que grâce aux trafics mafieux, quelques images montrent de plus un pays déjà passablement pollué. Le reportage (quasi) d’époque d’Antenne 2 est d’ailleurs édifiant, excellente idée que ce bonus.
Dans ce combat entre deux époques et deux attitudes, un écho existe avec le match Sollozzo / Corleone dans Le Parrain. Sauf qu’à l’occasion de quelques scènes en boite de nuit, et ça continue le long du film, sont disposés à la Lucio quelques fesses et autant de tétons, tout comme les scènes assez gore (gare au chalumeau fillette !). Les enchaînements laissent parfois à désirer comme souvent chez les « artisans » italiens et on regrette d’ailleurs l’absence de version italienne parce qu’en anglais c’est juste aussi moche que si c’était en français.
Intro par Fausto Fasulo et quelques bonus : du doc (« Fulci, un cinéaste en guerre » 12’ avec les apparitions de Fausto Fasulo, le jeune rédac’chef de Mad, Rurik Sallé et François Gaillard), du court-métrage (Die die my darling de François Gaillard, interdit aux allergiques aux plumes, et le très réussi A tout prix de Yann Danh, les deux étant accompagnés d’interviews) et de l’incompréhension quant au cruel manque d’informations au sujet de Fulci lui-même et de ce film franchement chouette que seul le livret très fourni apporte (les textes traduits en anglais sont d’ailleurs dispo sur le DVD).
© GED Ω - 20-05-2015
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