Chroniques DVD
03
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : pas de braquage sans bras cassés ?

Scénar : pendant que les prolétaires se racontent leurs vacances, Charles lui garde le silence. Il vise nettement plus haut en standing pour les siennes : l’Australie. Dur, dur tout de même de revenir en attendant à Sarcelles en train de devenir la célèbre cité de banlieue pendant qu'il était absent (lire en prison). Il se retrouve dans la seule maison qui n'a pas été rasée au milieu des immeubles avec une femme qui a tout conservé pendant ses cinq ans et se verrait bien prendre une retraite pépère sous le soleil du sud de la France. Malheureusement, Charles a déjà prévu une nouvelle affaire… « Laisser traîner un tel paquet d'oseille, c'est pas moral » s’exclame-t-il quand le complice avec qui il a monté l'affaire déclare forfait pour cause de santé vacillante. Cela contraint Charles à recruter un jeune chien fou rêvant de luxe et lui aussi déjà titulaire d'années de tôle pour de menus larcins. Pour compléter l’équipe ils vont recruter le beau-frère mécano de Francis, Louis, en vue de braquer un luxueux casino sur la Croisette. Rien que ça !

Pour cette adaptation d’un roman de l’américain Zekial Marko (The Big grab, sorti en 1960), on a tout ce qu’il faut à la base pour en faire une classique : le trio Jean Gabin / Alain Delon / Maurice Biraud (Le cave [qui] se rebiffe chez Gilles Grangier, c’est lui !), des dialogues de Michel Audiard (qui amène le sujet) et une adaptation d’Albert Simonin, une musique de Michel Magne tonique et jazzy et un casting de rêve en matière de seconds rôles dont on ne peut se passer à l’époque : Dora Doll, Viviane Romance, Dominique Davray (éternelle Madame Mado !), Henri Virlojeux, Jean Carmet (en barman, ça c’est étonnant !), Paul Mercey, Henri Attal, Henri Poirier, Rudy Lenoir, Robert Rollis…et tous ceux dont ne connaît malheureusement pas le nom !

Dans un écrin pareil et filmée avec brio, cette histoire de truands à la française s’affrontant gentiment façon conflit de générations (après un premier duo avec Belmondo l’année précédente 1, voici la première rencontre Gabin / Delon, et pas la moindre !) tout en montant un coup d’une extrême minutie mérite, avec cette dose irrésistible de suspense, de swing et de jolis mots, le titre de vrai classique du policier français, dommage que des bisbilles entre Gabin et Audiard, ainsi que la fin progressive du noir et blanc, annonce une autre époque du cinéma français.

L’échange du film :

« - Ton père et moi, tu nous feras mourir de chagrin…
- Ben comme ça, on retrouvera pas l’arme du crime » s’énerve Delon

1 voir Un singe en hiver de Henri Verneuil (avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo…) 1962.

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