Chroniques DVD
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : presse libre ou mourir !

Scénar : le journaliste Michel Dolannes, pour qui « l’information n'est pas un commerce », s'insurge contre son journal qui ne veut pas se mouiller suite à l’affaire d’un fils du préfet bourré qui renverse un ouvrier avec sa voiture. Il démissionne et fonde son propre journal d'investigation : Le Cosmopolit, qui fait dans la révélation scandaleuse, ce qui lui attire évidemment et très vite des ennemis puissants. Les rouages financiers commencent à jouer contre le journal, les cibles haut placées et les syndicalistes de tous les bords savent toujours s'unir contre la vérité en oubliant leurs scrupules si leur fortune prospère. Mais le journaliste sait se défendre et puis, « à force d'avoir tellement peur de mourir, les gens cessent de vivre », Dolannes ira lui jusqu’au bout !

Adaptation d’un roman noir d’Horace McCoy (à qui l’on doit entre autre On achève bien les chevaux), Un linceul n’a pas de poches est un film à part chez Mocky pour sa longueur inhabituelle (2h05) mais les thèmes abordés restent les mêmes, encore une fois l'hypocrisie et la corruption sont dans la ligne de mire, sans oublier la pédophilie, et on note aussi un engagement pour l’avortement libre avec la dénonciation des bouchers qui pratiquent encore dans l’ombre.

Autre constante chez Mocky, le casting, cette fois vraiment ahurissant, outre lui-même dans le rôle principal dans la lignée de sa trilogie plus qu'anarchiste où il se place à l'abri de toute appartenance politique 1, on retrouve Jean Carmet (commissaire mais aussi informateur qui éprouve comme par hasard un grand intérêt pour le vin), Michel Galabru (rédacteur en chef borné), Michel Constantin (ouvrier imprimeur syndicaliste), Daniel Gélin (imprimeur), mais aussi Jean-Pierre Marielle, Michel Serrault, Jess Hahn, Dominique Zardi, Jean-Claude Rémoleux et, dans le rôle d’un imprimeur juif ruiné et ancien des brigades internationales, Francis Blanche qui meurt malheureusement avant la fin de la production, sa voix sera doublée par l’immense Roger Carel qui imitera sa voix. Du joli monde chez les femmes aussi avec Sylvia KristelMyriam Mézières, Marisa Muxen, Martine Sarcey

Dans un milieu où l’orientation politique n’est que foutaise dès que de l’argent atterrit sur la table, voici l’histoire d’un homme seul contre tous dans la grande tradition des films de journalistes intrépides, et dont une scène (où Mocky sort en imperméable après avoir éteint le bureau) a été totalement pompée par Faites entrer l'accusé dans son générique. C’est très vilain de copier.

Bonus : introduction par Mocky, galerie de photos et de coupures de presse, bande-annonce.

https://www.youtube.com/watch?v=g0DZx3VMHaA 

1 voir Solo de Jean-Pierre Mocky (avec lui-même, Anne Deleuze…) 1970L’Albatros de Jean-Pierre Mocky (avec Mocky Himself, Marion Game…) 1971 et L’Ombre d’une chance de Jean-Pierre Mocky (avec lui-même, Robert Benoît...) 1973

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