|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : eurospy
Scénar : c’est en Thaïlande que l'on retrouve le colonel Hubert Bonisseur de La Bath, agent secret plus connu sous le code OSS 117. Sur ordre de Monsieur Smith, il y prend la place d’un agent assassiné qui était sur le point de résoudre une affaire impliquant des vaccins contre le choléra qui propageraient…la peste ! L’agent s'intéresse de très près au fameux laboratoire Hogby qui fournit les vaccins. Dès son arrivée il comprend qu'il est déjà repéré par une organisation ennemie mais il lui faudrait plus que ça pour l'empêcher de poursuivre sa mission, il se rend chez le contact de son service à Bangkok, se voit octroyer les pleins pouvoirs et ne tarde pas à s'en servir ; malgré quelques menues atteintes à son intégrité physique, il se fait présenter comme le successeur du défunt à la haute société de la ville parmi laquelle évolue un mystérieux personnage, le docteur Sinn, un homme que l'on dit guérisseur ou mage mais qui a beaucoup de mal à dissimuler les menaces qu'il fait au nouvel arrivant. Mais celle que OSS 117 repère immédiatement, c'est sa splendide jeune sœur qu'il s'empresse d'inviter à danser et de faire évidemment tomber sous son charme fou. Encore quelque chose qui fait se renfrogner plus encore le ténébreux toubib.
C'est reparti pour un tour pour l’agent créé par Jean Bruce, avec toute l'équipe qui accompagne habituellement André Hunebelle : Michel Magne gratifie cette coproduction franco-italienne d’une bande originale jazzy cool sympa, Jacques Besnard est l’éternel assistant-réalisateur, Claude Carliez le préposé aux cascades tandis que l'américain Kerwin Mathews reprend le rôle titre 1. C'est une excellente surprise de retrouver dans la défroque du méchant un Robert Hossein glacial et menaçant, très convaincant en savant fou, on ajoute qu'avec son turban sur la tronche il a une classe folle dans un genre où l’exotisme de carte postale est un point obligatoire dans le trousseau. Mais il faut admettre aussi que face à un si désagréable bonhomme on envoie un agent qui ne recule devant rien : ni pour séduire (car il n'hésite pas une seconde à se comporter comme un prédateur macho et sexopathe, heureusement les yeux sont ouverts chez les femmes de goût), ni pour mépriser les autochtones (à qui il distribue les ordres autant que les remarques hautaines, mais l'auto-stop un billet à la main, il fallait y penser !), bref un beau salopard que les méchants ont du coup beaucoup de mal à surprendre puisqu'il se comporte un peu comme eux.
Regardé avec le filtre de l'humour, ce genre de film, certes daté, n'a pas que des mauvais côtés : petit on jubile bêtement quand le gentil lutte à mains nues contre des hommes armés, quand dès la première scène une première rafale fait déjà un mort ou quand de grosses bagnoles s’engagent dans des poursuites à toute berzingue ; un peu moins petit on admire le quota habituel de belles femmes (que le « héros » rapproche sans vergogne de son « idéal » à géométrie variable, quel sagouin !), plus grand on espère voir gagner des méchants qui après tout sont membres d'une association contre la « folie nucléaire », un groupe certes implacable mais qui donne beaucoup de sel à un film qui en aurait sûrement besoin sans, on aime aussi évidemment les superbes décors, les jolies couleurs à l'italienne et quelques petites explosions rigolotes. On allait presque oublier l'inévitable base secrète souterraine bien kitsch dont on est sûr qu'elle a servi dans plein d'autres films et les gadgets ultra-modernes aujourd'hui ridicules comme les lunettes-appareil-photo. Toujours classe et athlétique mais aussi sans scrupule comme un James Bond, OSS 117 est le marqueur d'une époque de cinéma kitsch, parfois burlesque (avec une musique clownesque et tout !), et on n'en demande pas plus.
L'échange du film : (l'agent poursuit de ses assiduités lourdingues une secrétaire qui demande à son supérieur de la débarrasser de l'importun)
« - Sortez monsieur !
- Non.
- Bon, alors entrez…
- Merci. »
1 après OSS 117 se déchaîne de André Hunebelle (avec Kerwin Mathews, Nadia Sanders, Irina Demick, Henri-Jacques Huet, Jacques Harden, Roger Dutoit, Albert Dagnant, André Weber, Michel Jourdan, Daniel Emilfork, Henri Attal, Yvan Chiffre…) 1963
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.