Chroniques DVD
11
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : thriller

Scénar : évadé de taule pendant des élections qui mettent face à face de belliqueux colleurs d'affiches, poursuivi par les « bons français » de service, Stef Tassel s'introduit dans une réunion politique et repart au bras de la très jolie fille, mais pas commode du tout, d’un des deux candidats, Cavalier. L’autre, Grim, prêt à tout pour compromettre Cavalier, voit partir le « couple » et court informer la police. Contre toute attente, Tassel n’est pas un criminel comme les autres, ne semble pas ravi de tuer ou blesser, Paula finira même par le trouver sympathique. Mais, concernant la fuite a priori désespérée, « vous pensez voler au-dessus des barrages, comme un albatros » monsieur Tassel ?!

Dédié à Bourvil qui meurt quelques mois après le tournage de L’Étalon, L’Albatros (une référence à Baudelaire ?) est un des plus grands succès de Mocky dans le monde. Il dénonce cette fois la corruption et le trucage / bidonnage des élections dans l'Est de la France, le film est d’ailleurs tourné à Sarreguemines et se trouve dans la lignée de Solo (1969), dont il reprend une bonne partie du casting : R.J. Chauffard, excellent dans le rôle d’un commissaire comme dans Les Compagnons de la marguerite et La Grande lessive ; et les habitués Marcel Pérès, Dominique Zardi, Rudy Lenoir, Roger Lumont, auquel il ajoute entre autres la belle Marion Game (malmenée dans une tentative de viol qui n'a pas dû être très drôle à tourner) et le sinistre suisse Paul Muller (fréquemment employé par Jess Franco). Sans oublier sa propre personne dans le rôle principal où il assure sans problème ni complexe. Après Georges Moustaki pour Solo, c’est à Léo Ferré (qui prévoyait de jouer un jour dans un film de Mocky) que l'on confie le soin de la bande originale.

« Vous avez déjà joui pleinement Mazeran, d’un homme ou d'une femme ? Ça ne dure que quelques secondes… Eh bien le pouvoir, c'est jouir 24 heures sur 24 »… Les politiciens n’échappent toujours pas à leur image mockyenne de cyniques absolus et de fieffés hypocrites, ni les flonflons des raouts (et choucroute pour tout le monde !) à leur couche de ridicule. Vous faut-il encore des preuves de la grande lucidité d’un réalisateur au regard perçant ? Comme beaucoup d'autres Mocky injustement interdits aux moins de 18 ans, L’Albatros est un thriller sombre et mouvementé, certes classique mais très réussi avec même de la cascade de bagnole, (y a pas d’respect pour les estafettes !) et toujours un personnage électron libre anar-omantique à souhait. La grande classe.

Bonus : introduction par Jean-Pierre Mocky (qui se rappelle au bon souvenir de Gilles Jacob qui, sur ordre de sa rédaction, descendit le film après avoir dit qu'il l'avait adoré), affiche, album photo, bande-annonce et critiques (excellentes, c'est vrai).

https://www.youtube.com/watch?v=p1m_WOZdKUU

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