Chroniques DVD
21
Oct
2002

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : polar noir (x 2)

Olivier Marchal a pris goût à la comédie assez jeune, du coup il ne reprend pas la pâtisserie familiale. Fasciné par le milieu du polar, il rentre à la police mais des traumatismes liés à son boulot à la brigade criminelle ne tarderont pas à le faire petit à petit changer de voie. Pendant sept ans sur les douze qu’il passe à la PJ, il sera à la fois flic et comédien dans tout un tas de séries et téléfilms. C'est grâce à Yves Rénier (le commissaire Moulin Himself) qu'il réussit à vendre un scénario qui l'a écrit. Il arrête ensuite la police et commence à écrire pour la télé (Van Loc, Groupe nuit…) tout en s'attaquant en parallèle à un boulot beaucoup moins consensuel : le scénario de Gangsters. Mais comme il est inclus dans ce DVD en bonus, parlons tout d’abord du tout premier film de Marchal, un court-métrage :

Un bon flic

(avec François-Régis Marchasson, Pierre Lacan…) 1999

Scénar : le sexe, la drogue, la violence, le capitaine Godebski semble avoir perdu tout contrôle, est devenu un vrai ripou en puissance. Côté famille, son fils commence à partir en couille pour envoyer le SOS classique, le flic essaie à sa façon d'être un bon père mais avec son genre de vie ce n'est pas vraiment possible, son monde a-t-il seulement un sens ? Un avenir ?

Courte plongée dans un univers très noir et brutal pour une évocation de la déprime du milieu policier, des suicides et des dérives, on ne pouvait pas y échapper tant l’actualité semble édulcorer / éluder la situation, la musique limite funèbre est très réussie aussi et colle bien à l’histoire. Si les lieux, d’un réalisme cru, rappellent entre autres les décors de séries du genre Groupe nuit, on rencontre des visages connus liés à des souvenirs plus humoristiques (Sophie Mounicot, la rigide Clara de H ou la beeelle Shirley Bousquet, interprète de Nancy dans Caméra café…).

Le début remarquable d’un parcours…remarquable.

Gangsters

ScénarFranck Chaievski et sa copine Nina prennent du bon temps quand les flics déboulent malgré la pluie battante. Le truand se fait serrer à cause d'un braquage qui a très mal tourné et où son complice a perdu la vie tandis que pour lui la liberté lui est prolongée grâce à de mystérieux types cagoulés eux aussi sur le coup. Tout paraîtrait presque normal si Franck n'était pas un flic infiltré en mission pour faire tomber des ripoux. Les flics en charge cuisinent aussi Nina, prostituée (en fait flic, elle aussi), en pensant faire pression mais quand Franck commence à faire comprendre que des flics pourris sont impliqués dans son affaire, le feu s'allume : la guerre des services toujours d'actualité n’attendait que ça pour reprendre.

Paris la nuit, danses sulfureuses et danseuses qui ne le sont pas moins, l’alcool qui coule à flots, le bruit, pour tenir droit dans un milieu pareil, il faut immanquablement être plus costaud que la moyenne. Ou transiger avec les règles. Le regard ultra désabusé de Marchal sur une profession toujours plus décriée n’aidera pas forcément à mieux la voir en peinture mais aura au moins le mérite de transpirer la crédibilité, loin des polars bien huilés gentils-contre-méchants pendant lesquels personne ne blessera trop de neurones. Ici, à coups de flashbacks parfois très violents, on expose le machiavélisme des hiérarchies (la guerre des polices existera toujours) et la dualité de l’âme humaine, du bien au mal il n’y a qu’un pas qu’on ne s’aperçoit pas toujours avoir fait.

Gangsters est un très bon film viscéral joué par de très grands acteurs même si le principal est très loin d'être notre préféré, Anne Parillaud est toujours aussi affriolante, particulièrement avec ce jeu physique puissant qui l’a toujours caractérisée, plein d'acteurs de séries viennent aussi prêter main forte (au passage, François-Régis Marchasson a pris du galon au point de devenir un grand ponte de la police) dont certains sont en pleine ascension et assurent carrément dans l’interprétation d’une sacrée galerie de tarés complets. Un boulot pareil ne doit pas arranger le cerveau des plus fragiles, peut-être même aussi des plus durs, plus dure est toujours la chute.

Bonus : making-of du point de vue de différents membres de l'équipe de tournage, essais des comédiens, teaser, bande-annonce, filmographie et une interview du réalisateur.

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

indie pop rock cd usa
heavy speed metal hard français
artus films giallo thriller livre