C'est avec une vue imprenable sur les couilles du cheval du roi gros-Louis que débute une deuxième journée compliquée.
Deux parts de pizz' à la meilleure boulange de Montpellier (rue Jean-Jacques Rousseau) risquent de ne pas peser lourd face au périple qui s'annonce. C'est sous le regard blasé des platanes tailladés de prénoms ridicules que L’Orange mécanique termine son œuvre de divertissement, ponctué par un émoustillant défilé de jupes spécialement raccourcies pour l'occasion carrément printanière d’une journée à la con où il fait chaud, mais froid aussi. Plus tard, c’est expo à la galerie Saint-Ravy, puis au Carré Sainte-Anne avant d'avoir un aperçu parlant de la connerie humaine…
[Interlude]
L'emmerdeuse publique
Une connasse à gros cul est nonchalamment assise sur un scoot’, mais on s'aperçoit qu'elle n'en est pas la propriétaire puisque le dit propriétaire sort gentiment pour lui dire que ça ne se fait pas. La grognasse lui aboie dessus et le type reste diplomate, j'envie sa patience quand une claque dans la gueule aurait pu partir dans un monde différent. Car dès que le type repart, elle se rassoit au même endroit avec un air de défi et un rictus infâme au coin du museau ! Des gens sont nés, et peut-être payés, pour emmerder le monde, c’est une certitude.
[Fin de l’interlude]
Oups ! Mais c'est déjà l'heure de repartir à la TAF pour constater que THE UPSET, nantis d’un membre de SECRET ARMY (voir le Jour 1 du festival), s'éclatent à jouer ensemble et ça fait plaisir à voir d'autant que le groupe espagnol performe un putain de punk rock fluide et puissant (avec des pointes hxc bienvenues) assez irrésistible avec dans le ratelier à flingues audio une Rickenbacker et une SG, quoi de mieux hein ?
KLASSE KRIMINALE expose une bonne humeur communicative, ces vétérans italiens tapent dans un créneau oi! / punk / ska énergique avec chant en italien et chœurs terribeuls et, pour le visuel, pas le code vestimentaire habituel, z'ont même des tifs sur le bocal ! Apres le morceau Uniti si vince, c’est une reprise de If the kids are united qui enfoncera le clou, suivi d’un White riot atomique. Les musiciens seront même rappelés et joueront avec entrain le morceau qui porte le nom du groupe, ça c’est du show, yes !!
Après une certaine attente, THE OUTCASTS rebelotent et remplacent au pied levé INFA-RIOT dont le batteur a tristement fini à l’hosto. Marrant puisque les OUTCASTS remplaçaient déjà à la base GUNDOG sur le premier jour. Aurait-on découvert le concept du groupe multifonction à la suisse, bien qu’irlandais ? Si la veille on avait senti que le feu aurait pu attaquer plus franchement le bois de nos gueules, THE OUTCASTS livre là un concert largement à la hauteur avec son chanteur charismatique à l'humour so british et un vrai catalogue de tubes, le même que la veille comme il l'annonce non sans humour.
THE LAST RESORT : t'en veux des refrains et des chœurs de ouf ? La prestation des anglais, visiblement très attendue par une bonne partie du public, est évidemment un gros succès dans une salle pleine comme un œuf, et les musiciens, bien que n’ayant pas l’air commode, savent y faire pour cueillir la foule au creux de leurs paluches musclées et laisser s’installer un climat de ferveur et d’unité, on oserait même parler de communion. Ne connaissant pas grand chose de l’histoire de ce groupe haï et révéré en même temps, nous nous pencherons un peu plus sur son cas pour en avoir le cœur net.
Si un groupe est attendu au tournant, c’est bien ANTI-NOWHERE LEAGUE et les amateurs ne seront pas déçus par cette soirée à gradation grand G : We are THE LEAGUE, dixit le groupe, et des morceaux que l’on n’avait pas entendus depuis des siècles ici à Nawakulture défilent comme autant de gifles lourdement baguées, avec l’impression troublante de voir le vieux Johnny prendre une voix d’ours et nous présenter un groupe parallèle. Mais trêve de connerie, le groupe gratifie la Secret Place d’une des meilleures prestations du weekend auquel death-y-dément on n’aura pas grand chose à reprocher. Célébrons par la même occasion le jour où Fyfy est devenu un mec « sympa » aux yeux d'un exclu prématuré !
Et pis l'ogre : it’s raining men, entre autres…
ce dimanche matin, on a fermé ma boulange, piqué mon banc mais je ne perds pas au change avec le marché brocante sur la place royale du Peyrou où l'on peut entendre des bonhommes devenir lyriques en évoquant leur édition de Mein Kampf ou encore des vendeurs, tentant, c'est ça le commerce, d'entourlouper les passants presque honnêtes. Mais, Le Serpent à plumes de D. H. Lawrence dans une jolie édition pour trois euros, c'est la tentation de trop, il est déjà l’heure de courir après le cigare orange, lourdement chargé qui plus est, Mosson à nous deux ! Mais le désespoir s’est emparé d’une énième âme, et c’est la violente vision d'un homme à terre qui visiblement a sauté du haut des Arceaux (tout seul ?) pour se scratcher au bas des escaliers qui enserrent le Trianon dans l'apathie générale (mais que faire de plus que de ne pas gêner l'arrivée - prochaine ? - des secours et de ne pas intégrer le troupeau des badauds au regard lourd de curiosité, malsaine ou pas). Le mec semble encore conscient, avec un peu de bol il s'en sortira. La vie continue, mettons le sac sur le dos, opération retour enclenchée. Mais la journée ne s'arrête pas là puisque le boulevard Gambetta est le théâtre de chutes de pots de fleurs quasi-mortifères et que, plus tard à la gare routière, trois gamins sont tranquillement en train de chouraver des vélos pendant que le troupeau s'engouffre dans le seub. La sacro-sainte sécurité pédale dans la choucroute franchement, non ?!
Spéciale Ged-y-casse à Bougli et la clique, ainsi qu’à Marina et Kermit, infatigables aigles de la route.
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