Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

nazi fuite thriller trintignant film

Genre : « les assassins sont parmi nous » ?

Scénar : un homme sort d'une bagnole, se dirige vers un camion d'où émergent deux types qui le filmaient. Ceux-ci le renversent et le bennent dans une décharge : expéditif ! Et pas prévu car un meurtre met en péril l'opération. Du coup Raphaël et Georges se font engueuler par Julius, à la tête du commando. Les trois hommes et deux autres sont aux trousses d’un certain Schmidt, SS coupable d’atrocités pendant la seconde guerre mondiale, en premier lieu le meurtre du frère de Julius et père de Georges. Alors que vingt-cinq ans après, Julius conseille la prudence car il est difficile d'être sûr que la proie surveillée pendant des mois est bien l’authentique Schmidt (« Tu sais, quelquefois le temps est le meilleur chirurgien » quand il s’agit de dissimuler un visage), Georges lui veut passer à l'action. Julius décide alors d’aller lui-même fouiller chez Schmidt car « il a pu garder une écaille, une seule, de son ancienne peau ». Certains membres de l’équipe ayant pris contact avec Schmidt pour le piéger lors d’un rendez-vous, il ne manque plus que l’indice final qui montrera la culpabilité de l’allemand. Encore faudra-t-il le trouver…

Après une étrange galerie de photos pour support de générique, qui s’explique plus tard par la découpe et l’assemblage de photos de surveillance, la caméra postée derrière un trou dans une cloison, comme un œil inquisiteur sur la scène, indique dès le départ que l'on a affaire à un film de filature et de chasse à l'homme. Le climat tendu qui règne parmi une équipe aux abois et le suspense aidé par une musique soignée et sensitive d’Antoine Duhamel sont au rendez-vous d’une histoire dans l’air du temps en cette fin des années 1960. Après l’affaire Eichmann (1960-1962) et le deuxième procès d’Auschwitz à Francfort (1963-1965) entre autres, on s’aperçut que tant de nazis étaient passés entre les mailles du filet que l'opinion est frappée de plein fouet, d’autant que les activistes comme Simon Wiesenthal ou Tuviah Friedman sont à l’œuvre. Pourtant, le tournage de ce film à Barcelone, encore sous le joug du général Franco qui n'a jamais hésité à apporter son soutien au fascisme qui lui avait si bien servi pendant la guerre civile entre 1936 et 1939, n’a pas dû être évident tous les jours, coproduction franco-espagnole ou pas.

Quoi qu’il en soit, Jean-Louis Trintignant est toujours formidable quand il s'agit d’incarner un type animé par une mission tout en gardant pour lui une humanité et un humour que l'on devine fin, franc, à froid, irrésistible. Le cas de l’actrice au regard océanique Valérie Lagrange, affublée d’une touffe incroyable sur la tête, tient de l’énigme : son rôle est bien superflu par rapport au scénario, peut-être n’est-il qu’un leurre pour égarer le spectateur dans un virage auquel on ne s'attendait point dans un enquête qui va tout droit à une éventuelle conclusion ? Les deux forment un joli couple cinématographique même si on s’en demande l'utilité. On se demande aussi comment une fille peut accepter de rencontrer un inconnu sans se poser plus de questions. En parlant de questions, peut-être que le fameux « réseau » de Schmidt méritait plus de réponses que le mystère dans lequel il est plongé ? Ces deux détails exceptés, on a ici un bon exemple de film aux artifices quasi-inexistants mais à l’effet escompté : une suite de petits rebondissements qui corsent un peu plus l’affaire et une ambiance noire savamment entretenue.

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