Chroniques DVD
15
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : drame

Scénar : Charles est le seul garçon dans une complexe famille féminine : sa mère a en effet eu deux filles de pères différents du sien qui, lui, est décédé peu après sa naissance. À l’été 1968, comme son père l’avait fait avant lui, il veut passer un examen pour entrer à l'école militaire. Maman accepte mais il sait qu’il devra travailler dur puisqu’on le considère « plus lent que les enfants de son âge » d'où des crises de colère sévères et d’étranges moments de fixité que l'on prendrait bien pour des boucliers contre les chocs que lui inflige sa vie de demi-orphelin chez des intellectuels mollassons aux idées aussi larges que leur laxisme. Surnommé « le monstre », l’ex-enseignant gravement brûlé et défiguré Justin McLeod possède une plage sur laquelle il recueille l’enfant pendant une de ses « absences ». Charles demande de l'aide à cet homme bourru mais habité par l’amour de l'enseignement pour réviser son examen…

Après une époustouflante série de succès commerciaux planétaires (en particulier les premières trilogies Mad Max et L’Arme fatale…) Mel Gibson décide de passer derrière la caméra pour la réalisation (mais aussi, tant qu’à y être, l’interprétation) de L’Homme sans visage, adaptation du roman d’Isabelle Holland paru en 1972. Celui-ci narre la rencontre d’un jeune laissé-pour-compte, considéré comme « attardé » par ceux qui ont un problème avec la différence, avec un type défiguré comme le Double-Face de ses comics Batman, sauf que celui-ci carbure à Jussi Björling (le Caruso suédois), Cicéron et Shakespeare. « Je suis un personnage de conte de fées ici » dit-il à un moment et c'est vrai que Gibson joue un peu là un trois-en-un du Fantôme de l'opéra, la Bête sans la Belle et la créature de Frankenstein, étrange homme possédant une baraque magnifique au sein d’un paysage absolument terrible.

On devine facilement que l'image fort moyenne des intellectuels hippies / pré-bobos a dû défriser les critiques de gauche mais en toute équité, Mel Gibson livre ici un très beau film où il prouve être à la fois un excellent acteur et un réalisateur inspiré pour son premier film, le jeune acteur Nick Stahl est impressionnant pour son premier rôle lui aussi, on est toujours bien content de revoir la bonne bouille de Geoffrey Lewis en sheriff qui ose prendre la défense d’un MacLeod que personne ne connaît vraiment quand les ennuis commencent mais aussi celle de Michael DeLuise (vu dans l’éternelle mégateuf Wayne’s world mais aussi dans 21 Jump Street pour ceux qui s’en rappellent). Allez hop on ajoute aussi à la liste une musique créée par il grandissimo James Horner et une DS, la caisse pas vraiment courante dans le cinéma américain. Cocorico puisque c’est comme ça !

Bonus : bande-annonce en version originale, interview de Mel Gibson (10’) et de Nick Stahl (11’) + le documentaire « Se souvenir de L'Homme sans visage » (10’) sûrement tourné une dizaine d'années plus tard.

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