Chroniques DVD
02
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

trintignant policier romy schneider assassinat politique

Genre : cavale par Cavalier

Scénar : monsieur Serge râle en rentrant d’un repas mondain. Clément, le jeune homme au volant, reste silencieux. Sa femme Anne, une jeune et belle actrice, s'en fiche, elle s’enverra des somnifères en rentrant, le champagne du repas a fait son œuvre. Du coup, Clément lui fait une petite crise de jalousie et elle se fiche de lui, mais cette fois un peu trop. Pourtant elle l’aime, elle ne trouve rien à dire quand elle tombe sur un bazooka caché dans un placard… Quand elle le questionne, Clément déclare qu'il en a fini avec la vie normale, il renie sa famille, quitte son travail et se déclare libre. Après une autre dispute, il rejoint le mystérieux Serge avec lequel il s'entraîne dans une milice d'extrême droite qui s'apprête à envoyer Clément commettre un attentat, assassiner un homme pour des raisons politiques. Chose faite, il est contraint de se cacher, sa femme insiste pour l'accompagner quand il va chez un ancien camarade, c’est chez lui qu'il apprend que l'attentat a échoué, qu’il a sa tête dans tous les journaux mais surtout que Serge l'a trahi.

Alain Cavalier n’est pas tout à fait un inconnu quand il tourne ce tout premier long métrage, il a en effet déjà été assistant pour Édouard Molinaro et Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud). Sur un scénario qu'il écrit lui-même (Jean-Paul Rappeneau, très jeune débutant qui a travaillé avec les mêmes réalisateurs mais aussi avec Jean Dréville et Yves Robert, se charge des dialogues), Cavalier convie un duo d’acteurs principaux talentueux, un très beau couple également, qui tient on ne sait trop comment, Jean-Louis Trintignant joue le mari jaloux qui fait peur au point d'être violent mais dans son rôle, Romy Schneider aime bien le faire tourner en bourrique aussi même si elle regrette ensuite, par exemple quand il accepte de l'emmener dans une boîte de nuit où il la trouve un peu trop familière avec tous, il provoque une bagarre, elle s'enfuit : amour éperdu, amour est perdu ? La belle Diane Lepvrier et Henri Serre, mais aussi la voix off légendaire de Jean Topart sont aussi à la hauteur d’une histoire tendue, forcément inspirée du début des exactions de l’OAS.

Avec une histoire plutôt bien ficelée et des atouts de choix (belle musique de Serge Nigg, jolie photographie de Pierre Lhomme, passage éclair de Jean-Pierre Melville pour faire coucou et un joli tableau de la bataille de Lépante), l’équipe évoque l’actualité sans trop en dire, évite à la fois les ennuis que pourraient occasionner les gestapistes de la censure mais aussi les messages sibyllins, et il y avait pourtant de quoi faire avec cette amitié particulière entre un fils de puissant chef d’entreprise exalté par les projets de son mouvement néo-fasciste et cet imprimeur qui ne voit aucune problème dans le fait de travailler pour des syndicats dans son splendide moulin d’Andé dans l’Eure. Deux amis d’enfance, reliés par un serment du sang, qui semble-t-il ont fait l’Algérie ensemble, sujet qui reviendra dans le prochain film du réalisateur, L’Insoumis (1964), qui se situera dans les jours qui suivent le putsch d’Alger et qui mettra le personnage incarné par Alain Delon face à ses convictions profondes.

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