Chroniques DVD
12
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : analyse soci(h)orrifique

Scénar : près de Montréal, une résidence semble rassembler les avantages pour échapper à la ville, avec du matos dernier cri et du confort (wah y a même un golf et un court de tennis !), en bref une île paradisiaque. Comment ne pas se laisser tenter par un appartement à cet endroit quand on est un jeune couple équilibré ? Sauf qu’entre les murs se produisent des choses étranges : alors que les jeunes papotent avec le gérant, un professeur de médecine assomme une jeune fille, la dissèque et se tranche la gorge, un autre locataire ressent d'étranges douleurs et se met à dégueuler du sang mais pas seulement, sortent aussi de son gosier des machins entre limace et merde qui développent la nymphomanie, l’appétit sexuel et l’agressivité chez les touchés, de nouveaux hôtes à déguster et piloter ? En tout cas, les bestioles se reproduisent et frappent vite, la liberté sans entraves, ça peut faire mal !

Pour bâtir ce qu’il considère comme son premier long-métrage officiel 1, Cronenberg est parti d'une vision selon laquelle lors de l’enlacement d’un couple la femme laissait s'échapper de sa bouche une araignée, araignée qui est devenue pour le film un parasite, plus simple à représenter. Au stade où il avait ressenti le besoin de partir pour Hollywood, entre autres après une rencontre très motivante avec Roger Corman, il apprend à son retour qu’une compagnie canadienne, Cinepix, accepte de faire le film avec lui, une aide de l'État s’ajoutant au projet. Comme d'habitude, le canadien fait son observation clinique de personnages qui ne prennent pas forcément une importance de héros mais se retrouvent chamboulés par des scientifiques cherchant cette fois à remplacer la transplantation par l’insertion d’un parasite utile dans le corps humain, ce dernier étant ZE sujet préféré de Cronenberg.

Heavy-demment, on rencontrera toujours des personnages étranges dans une ambiance glauque à la mesure de l'univers unique du réalisateur, on peut noter parfois une absence de design sonore structuré pendant des scènes qui donnent la supériorité aux bruits eux-mêmes, comme pour mieux pointer l’action dans ses détails morbides (l’autopsuicide, le déplacement des « choses »…). Climat angoissant donc pimenté par des pics d’action rappelant la rage des zombies modernes dans leur frénésie et leur vitesse. Mutation corporelle, sexualité débridée, autant de sujets inépuisables pour un Cronenberg qui convia aussi de très jolies femmes (madame Tardieu et la secrétaire médicale sont particulièrement charmantes, la « revenante » Barbara Steele est aussi froide en couleurs qu'en noir et blanc, elle est certainement une caution commerciale pour les producteurs mais que personne n’oublie qu’elle est aussi une actrice incomparable pour incarner l'étrangeté.

Bonus : présentation avec David Cronenberg en audio (6’) et entretien autour du film avec Olivier Père (18’)

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