Chroniques DVD
01
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Gaston Leroux + Lon Chaney + Universal = grand classique

Scénar : l'Opéra de Paris cache bien des oubliettes… Des tractations ont lieu pendant le spectacle du soir, des hommes sont réunis pour la vente de l'Opéra et les nouveaux propriétaires rigolent quand on mentionne un certain fantôme vivant en ces lieux. Pourtant, la loge 5 est occupée par un très étrange personnage qui joue au trouble-fête, gâche les spectacles et voilà qu’il entend maintenant imposer « sa » chanteuse, Christine, sous peine de représailles, ce qui mécontente un poil Raoul, le fiancé de la belle qui l'envoie malgré tout sur les roses, lui préférant sa position à l'opéra… Dur ! Un coup du fantôme ? Bien sûr ! En échange d'une carrière qu’il prévoit formidable, elle devra demeurer non loin de lui. Le fantôme semble avoir ses entrées et ses yeux partout et quand sa favorite est évincée, il assassine la rivale, Carlotta, et provoque la panique. Ce n'est qu'un début.

Lon Chaney et Universal continuent d’aligner les chefs-d’œuvre, celui-ci est peut-être plus grand encore que les autres tant les superlatifs s’imposent : le maquillage de l’acteur est encore une fois extraordinaire, les décors - souvent flippants pour l'époque quand ils sont sis sous terre - sont si réussis que l’on croirait la chose tournée sur place, à Paris (revoilà d’ailleurs, comme pour boucler la boucle, le parvis de Notre-Dame de Paris 1), la mise en image est innovante et permet à la longue comme une visite guidée de l'endroit, des sous-sols au toit, lieux de spectacles, et même spectacles, compris.

Le texte d’origine (cultissime) de Leroux (l’tabille !) est à peu près respecté, ces histoires d'amours fouleversantes (si, si !) jetées dans une climat fantasticorrifique s’avèrent envoûtantes, particulièrement grâce à cette musique sublime et des acteurs admirables nonobstant un jeu typiquement très…théâtral. L’expressionnisme se montre death-y-dément toujours aussi influent et la partie colorée survivante (le bal masqué de l'Opéra rappelant la fête des fous en mêlant les classes sociales, mais aussi le sinistre Masque de la mort rouge de Poe…) a de la gueule. La cape du fantôme, rouge sang, se mouvant au rythme du vent de la nuit reste pour l'éternité une image magnifique gravée dans la mémoire des accros au genre.

1 voir Notre Dame de Paris de Wallace Worsley (avec Lon Chaney, Patsy Ruth Miller…) 1923.

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