Chroniques DVD
15
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : quand il n’y a plus de place en Enfer…

Scénar : les phénomènes chelous se multiplient à Dunwich : après un choc lors d’une séance de spiritisme Mary est considérée comme morte, son enterrement prématuré sera contrarié par la jugeotte d’un journaliste sur les lieux. Un prêtre se pend au milieu d’un très beau cimetière, le flic chargé de l’enquête, qui n’a pourtant cure du livre d’Enoch, devra bien admettre que s’ouvre à ce moment une porte des Enfers qui laisse déferler, y avait longtemps, pléthore de non-morts, particulièrement motivés à l’époque de Toussaint.

Le duo Dardano Sacchetti / Lucio Fulci situe l’action du successeur de La Guerre des gangs à Dunwich, création de Lovecraft pour son Abomination, ces messieurs ont la bonne idée de convier encore Mister Frizzi au sabbat, il livrera une bande originale dotée d’un souffle funèbre trop cool, rappelant parfois celle de L'Enfer des zombies. Ces Frayeurs sont l’occasion d’un combat acharné entre superstitieux et terre-à-terre avec une inclination certaine pour le bon gros gore dégueulasse, les plans bien cracras avec putréfaction, vers et bruits dégoulinants, et la perversion des images pieuses et des miracles pour ravir ce vieux misanthrope et cathophobe de Fulci.

Est-il besoin de poser la question, comme pour chez Groland, du comment les casteurs dénichent certaines tronches, surtout les vioques ? Pour les gens à physique a priori normal, le casting regorge de gens déjà croisés comme Catriona MacColl (L’Au-delà, La Maison près du cimetière…), Fabrizio Jovine (L'Emmurée vivante, La Guerre des gangs) Venantino Venantini (acteur ponctuel de Lautner entre autres, et déjà dans La Guerre des gangs), Robert Sampson (que l’on pourra revoir dans Re-Animator), Michele Soavi (acteur chez Lenzi, D’Amato ou Deodato mais futur bon réalisateur), Fulci s’accorde même le petit rôle du docteur.

Avec tout ça, l’ami Lucio fabrique un film authentiquement flippant et réussi, avec du suspense, et filme avec brio des lieux de tournage géniaux où trônent vieilles pierres et brouillard gothiques, squelettes, tombes et rats, rien ne manque à l’appel pour faire régner la terreur au moyen d’effets spéciaux morbides et inventifs : ah ces images vues de l’intérieur d’un cercueil (is this a Grave with a view 1 ?), cette pluie d’asticots (tiens il paraît que ça se fume), ces gros plans sur les yeux souvent assez effrayants… Et pour lier tout ça une vraie mise en scène même si parfois simpliste. On est rassuré, avec ce film qui mêle zombies et fantômes bien avant les dingueries de Freddie et consorts, on a fini par retrouver Celui qui garde le ver (voir Danse Macabre de Stephen King)…!

Bonus : le film restauré est accompagné d’une tonne de trucs en plus des habituelles filmos, fiches techniques et bandes-annonces : Ti ricordi di Lucio Fulci ? (40 mn, qui témoigne de la grande fidélité et de la loyauté chez les nombreux membres de ses équipes interviewés là), analyse du film par Paolo Albiero, biographe de Fulci (32’), documentaire super 8 sur le tournage (10’), Un monde mort au fond de leurs regards de pierre (26’ par Daniel Gouyette sur les scénarios en général) et J’étais (25’ à propos du cinéma de genre, encore signé Gouyette).

https://www.youtube.com/watch?v=GgnYN0ub_3U

1https://www.youtube.com/watch?v=O7fnnEjvOcQ

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