Chroniques DVD
28
Nov
2000

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : odyssée de glandus

Scénar : les travaux forcés, c'est la santé, cette peine entraîne même les détenus à chanter au rythme des coups de masse, belle occasion pour trois d’entre eux, Ulysses, Pete et Delmar, de foutre le camp, pas facile avec les chaînes… Et puis quand on finit par leur coller les chiens au cul, faut courir, pas facile avec les chaînes… Du coup le trio, à qui une rencontre leur annonce un « long périple », passe voir un cousin de Pete qui les débarrasse de leurs chaînes, hourra ! Les ex-prisonniers pas très fins sont quand même rattrapés par les flics qui par chance (et par miracle) s’avèrent encore plus abrutis qu’eux ! les trois prennent en stop un certain Tony Johnson parti sur la route pour vendre son âme au Diable et faire sa musique : ils enregistrent tous les quatre chez une radio mais leur projet reste le même : Ulysses a planqué un magot de plus d’un million de dollars dans la nature, l’équipe doit le trouver avant que l'ouverture prochaine d'un barrage inonde le coin… Mais même sans succès, c’est sans relâche que les hommes du sheriff Cooley les poursuivent.

Pour une fois sans la noirceur qui caractérise une très grande partie de l’œuvre des frères Coen 1, mais avec une extraordinaire bande originale qui remet pour toujours le trad’ américain à la mode (une bouteille de bourbon pour T-Bone Burnett sur mon compte !) mais aussi le feu aux jambes et aux cervicales (yeeehaaah !), O' Brother est un festival d’humour acide en même temps qu’un double pastiche liant à jamais Homère et James Joyce dans un délire pas loin du Down by law de Jim Jarmusch et du Forrest Gump de Robert Zemeckis : des anti-héros complètement givrés (irrésistible Clooney en moulin à paroles je-sais-tout de service entouré de deux débiles profonds dont Delmar est clairement le plus atteint) font des rencontres historiques sur leur chemin sinueux vers la caillasse et pourquoi pas la rédemption, du braqueur mythique George « Baby Face » Nelson au guitariste pionnier Tony Johnson qui se fera piquer sans vergogne sa légende diabolo-guidée par un Robert du même nom. De quoi filer le blues à n’importe qui, pas vrai ?

En plus de la création d’un univers irrésistible pour cette sorte de fable foldingue, les Coen multiplient prouesses, clins d’œil et pieds de nez : générique hérité du muet, casting énorme, superbe photographie, superbes couleurs automnales, musique impeccable du blues gospel au rock'n'roll primitif, nostalgie saine d'un certain esprit solidaire et bon enfant, magnifique chorégraphie pour le spectacle des quatre « musiciens », drôle de sirènes, grande cuisine (« Tu veux de l'écureuil ? »), Ku Klux Klan ridiculisé comme dans les Blues Brothers, campagne électorale vue comme une mascarade (ce qu’elle est depuis sa naissance malgré tous les espoirs du monde), rendons aussi hommage aux forces de l’ordre. Même nulles, celles-ci sont très têtues et cet homme aux lunettes noires est un vrai Javert après des bandits pas très méchants dans le fond, malgré c’est vrai un penchant certain vers la rapine. Mais ces crétins sont juste impayables, dans la traditions des groupes comiques étatsuniens de la première moitié du XXème siècle. Rien que ça !

Bonus : bandes-annonces, teasers, filmographies, making-of (13’), diaporama

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