Chroniques DVD
27
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

andré hunebelle rouleau funès espionnage film

Genre: Tanger : nid d'espions

Scénar : en 1942, pendant la bagarre que se livrent les services secrets des différentes armées qui respectivement préparent ou redoutent un débarquement allié sur les côtes d'Afrique du Nord, la cité internationale de Tanger est le lieu parfait pour l'espionnage puisque n'ayant coupé les ponts avec personne, un statut à la fois enviable et pratique pour le trafic d'informations. Une nuit on dégomme à coup de bagnole un homme transportant des documents secrets vers un navire, l’agent Pelletier est chargé de reprendre la mission. Son ami journaliste Georges Masse a lui la belle vie, refusant de s’engager pour la patrie, il revient de reportage à la rédaction où toutes les femmes craquent pour lui et bien sûr tous les hommes le détestent. Pelletier lui propose encore et toujours de rejoindre le service mais death-y-dément ce n'est pas pour Masse qui préfère simplement gagner de l'argent et faire ce qu'il veut avec, si possible au bras d'une jolie fille. Mais quand Pelletier est assassiné à son tour en pleine rue, son ami devient pour le venger un agent impitoyable.

Ce deuxième film de André Hunebelle 1, servi par les tout premiers scénario et dialogue de Michel Audiard, présente l’un des nombreux prototypes de l'agent secret des romans de gare de l’après-guerre, un mec insupportable qui a toujours raison et qui profite des invraisemblances nombreuses du scénario pour surfer sur les problèmes, se révéler particulièrement lourd avec les femmes (heureusement celles-ci ne se laissent pas toujours faire !), distribuer le pognon sans compter surtout quand ce n'est pas le sien et pourtant le film reste sympathique grâce à ce charme suranné qui fait qu'on se fait avoir à chaque fois par les images d'une destination de pacotille, les longues séances de cabaret avec leurs tours de chant, leurs claquettes et leurs barmen qui jouent au shaker comme des jongleurs professionnels, sans oublier, heavy-demment, des traîtres, de belles pépées et de très méchants personnages, comme celui interprété par Jo Dest (vu dans Les Maudits, Le Salaire de la peur et La Môme vert-de-gris), particulièrement crédible dans les rôles de nazis à tendance psychotique.

Et en parlant des acteurs, on retrouve, outre le plus connu Raymond Rouleau (excellent dans les cultissimes L’Assassinat du Père Noël et La Cité de l’indicible peur…), pas mal de noms déjà au générique de Métier de fous (Gaby Sylvia, Madeleine Barbulée, Claude Garbe, Max Révol et Lucien Frégis) mais aussi de futurs très grands noms comme Louis De Funès, fabuleux en général maigrichon aux cheveux en brosse, impayable car tout à fait déluré comme on ne le verra plus si souvent ensuite, ou Jean Richard (Chéri-Bibi, Bérurier et Maigret en un seul homme, qui peut également se transformer à volonté en père fouettard en cas de Guerre des boutons, c’est quand même beau la polyvalence non ?!) en « président » totalement bourré du début à la fin de l’histoire. Un chouette petit film où espionnage et contre-espionnage se télescopent sans trop de prétention dans un ambiance exotico-boulonnaise qui a toujours cette saveur indéfinissable des vieilles choses bien faites par des artisans aux moyens modestes mais à la passion palpable. La passion !

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